Dix ans de lutte contre la violence

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Dix ans de lutte contre la violence

10 décembre 2010
Dimanche dernier, les Eglises protestantes et catholiques du pays ont invité à la cathédrale de Lausanne pour une grande célébration contre la violence. Dans l’après-midi, des ateliers autour de la thématique de la paix se sont tenus à la chapelle des Terreaux.

Par Jean-Christophe Emery

Au cours de la célébration qui a suivi à la cathédrale, neuf délégués ont symboliquement été envoyés au rassemblement œcuménique pour la paix qui se tiendra en mai 2011 à Kingston en Jamaïque. Cette journée a marqué de manière engagée et festive la fin du volet suisse d’une vaste opération planétaire intitulée la « Décennie pour Vaincre la Violence ».

« Un exposé sur le thème non-violence et Evangile de Hildegard Goss-Mayr était prévu, a expliqué Roland Besse, une des chevilles ouvrières du projet et organisateur des festivités vaudoises. Mais la triple nominée pour le Prix Nobel de la paix n'a finalement pas pu se déplacer. »

« Vaincre la Violence », c’est l’application, sur le plan religieux, des objectifs du millénaire lancés en 2000 par l’ONU. Le Conseil Œcuménique des Eglises a organisé ce programme ambitieux pour interpeller d’abord les Eglises et les chrétiens autour de leur propre rapport à la violence, par exemple en adoptant le 21 septembre de chaque année comme journée internationale de la paix.

C’est aussi du militantisme pour et avec la société civile, au travers d’actions et de réflexions. Par exemple l’envoi de groupes de pacifistes au Proche-Orient ou l’engagement contre la prolifération des armes. Le tout fonctionne comme une sorte de label que l’on peut apposer à différentes initiatives.

Oecuménique pour Vaud

Sur le plan suisse, le bilan à tirer de cette décennie est en demi-teinte. L’aspect œcuménique a plutôt penché du côté d’un engagement fort des protestants, à l’exception notable des Eglises vaudoises où catholiques et évangéliques étaient de la partie. Concrètement, le label a plutôt servi à soutenir des projets de prévention de la violence en lien avec des partenaires civils plus qu’à promouvoir des projets originaux.

L’élan, très fort, donné dans la première moitié des années 2000 s’est néanmoins essoufflé. Et les partisans du projet déplorent une certaine tiédeur des Eglises. Il n’en reste pas moins que l’idée d’engager le christianisme dans des sentiers pacifiques constitue en soi un joli pied de nez à son passé belliqueux.


INFO
Pour un coup d'oeil rétrospectif sur la décennie, on peut consulter des bulletins d'informations sur la page de l'EERV qui y est consacrée. Lire ici.

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