Vaud: une aide spirituelle en cas d'urgence

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Vaud: une aide spirituelle en cas d'urgence

25 février 2009
Accidents, suicide, violence domestique: la gendarmerie vaudoise n'est plus seule pour venir en aide aux personnes touchées par un incident majeur
Une assistance spirituelle et psychologique d'urgence est désormais disponible dans le canton de Vaud. Une cinquantaine de pasteurs, de prêtres, de diacres sont prêts à intervenir 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Les annonces de décès restent en premier lieu une mission de la gendarmerie, a précisé Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police cantonale vaudoise mercredi à Lausanne. Mais elle est dorénavant épaulée par des équipes de soutien d'urgence, si les proches des victimes en font la demande.

Plus de 560 personnes ont déjà bénéficié de ce soutien. Sur 90 interventions en 2008, la moitié concernait une aide lors de l'annonce d'un décès, l'autre moitié pour des cas de détresse majeure, dont 20% lors de violence domestique. Dans ce dernier domaine, le nombre d'interventions a surpris. Violence domestique en hausse Tandis que la gendarmerie s'occupe du mari,« rien n'existait pour les femmes à leur domicile », a relevé Sylvie Durrer, cheffe du bureau vaudois de l'égalité entre les femmes et les hommes. Les interventions de la gendarmerie pour ce genre de cas est évalué à trois par jour.

Selon Xavier Paillard, responsable de l'équipe de soutien d'urgence dans la nord du canton, l'éclatement du tissu social justifie la mise sur pied d'un tel réseau. L'éloignement de la famille d'origine, due à la mobilité ou à la migration, explique cet éclatement. Les liens de voisinage n'existent pas toujours non plus.

« Dans ce genre de cas, nous pouvons rester jusqu'à dix heures auprès d'une personne jusqu'à ce qu'elle soit mise en réseau», a-t-il relevé. « Il s'agit d'être présent dans un moment de grande détresse et d'aider la personne à mobiliser ses propres ressources » a poursuivi Corine Richard, coordinatrice cantonale. Financement des Eglises Cette activité, au stade de projet-pilote, est financée par les budgets des Eglises réformée et catholique vaudoises. « Elle fait partie des missions de l'Eglise, à titre d'institution d'utilité publique », ont souligné Henri Chabloz, président du Conseil synodal de l'Eglise réformée vaudoise et Jean-Marc Zwissig, adjoint du vicaire épiscopal de l'Eglise catholique vaudoise.

« Historiquement, les Eglises et leurs représentants sont présents chaque fois que quelqu'un en fait la demande. Elles ont l'habitude d'être en première ligne dans les situations d'urgence», ont-ils poursuivi.

D'autres communautés religieuses pourraient-elle se joindre à cette opération? « Elles devraient adhérer à des valeurs comme l'égalité homme-femme. Ceci est non-négociable », a relevé Mme Durrer. « La porte est ouverte, mais il y aura des conditions, comme pour nous », a ajouté M. Zwissig.

Des équipes d'assistance spirituelle en situation d'urgence existe dans plusieurs pays européens et cantons comme Genève, Fribourg, Berne, Zurich, par exemple. Si le type d'organisation varie, les objectifs restent les mêmes: garantir une prise en charge globale, y compris spirituelle des victimes, sans prosélytisme.