Comment le Black Friday ne tuera pas mon Thanksgiving

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Comment le Black Friday ne tuera pas mon Thanksgiving

29 novembre 2019

«Black Friday». A moins d’habiter sur une île déserte, vous n’avez pu y échapper. Toute la semaine – et parfois même un peu avant –, médias, publicités et autres commentaires de tout genre n’ont cessé de nous marteler la tenue, ce vendredi 29 novembre, du Black Friday de l’année. Vous savez, ce méga événement commercial venu tout droit des États-Unis depuis maintenant quelques années et qui propose son avalanche de soldes, déstockages et autres bonnes affaires? Si cette journée dédiée au shopping ne fait  de loin pas l’unanimité, tous ont un avis sur la question et ne se font pas prier pour se faire entendre. Apprécié ou honni, le Black Friday existe bel et bien, et il faudra désormais faire avec.

Je ne vous donnerai pas ici mon avis personnel sur le sujet, je me contenterai de partager avec vous une interrogation qui me taraude: comment est-on passé de l’une des fêtes les plus pieuses qui soit, Thanksgiving, à ce déchaînement commercial – lui et rien que lui ? Car en effet, le Black Friday américain est directement lié à la traditionnelle fête de Thanksgiving, puisqu’il intervient au lendemain même de ce grand jour.

Une si belle tradition

Pour rappel, Thanksgiving est pour beaucoup d’Américains considérée comme la fête la plus importante de l’année. Célébrée le dernier jeudi du mois de novembre, elle consiste en une journée de reconnaissance ou «d’actions de grâces» rendues à Dieu pour tous ses bienfaits.

Historiquement il s’agissait pour les Américains de se remémorer le souvenir de l’arrivée, en 1620, des premiers puritains britanniques dans la baie de Plymouth, alors que ceux-ci fuyaient les persécutions religieuses. Selon le récit admis, les rares pèlerins qui ont survécu aux privations et diverses maladies ne devaient leur subsistance qu’à l’intervention providentielle d’un Indien qui leur apprit la maîtrise de l’agriculture locale. Les survivants ont alors inauguré cette journée de grâces pour célébrer leur première année en terre promise et remercier Dieu pour son secours.

Traditionnellement, la coutume veut que lors du grand repas fait de dinde farcie et de purée de patates douces chacun se lève pour exprimer devant tous sa reconnaissance pour un événement ou toute autre source de réjouissance apparu au cours de l’année écoulée.

Un oubli ravageur

Reconnaissants le jeudi, assoiffés de nouvelles possessions le vendredi? Le mariage Thanksgiving/Black Friday est effectivement, je vous le concède, pour le moins surprenant. Mais sa version européenne l’est encore plus: à savoir que l’on a gardé l’orgie commerciale et balancé aux oubliettes sa fête originelle. Ah, sécularisation, quand tu nous tiens…

Ce matin, sur une grande avenue lausannoise, de grands panneaux publicitaires ont attiré mon attention. Ils avaient été vandalisés par des militants écolos qui avaient placardés par-dessus: «Biodiversité, offre spéciale: jusqu’à épuisement des stocks.»  Pour ma part, en ce Black Friday, j’ai juste envie de me rappeler ce verset, inscrit sur ma tasse de café: «Les bontés de l’Éternel ne sont pas épuisées, elles se renouvellent chaque matin» (Lam. 3, 22). Et s  je n’ai pas eu le temps de réunir cette année mes amis autour de mon traditionnel Thanksgiving (oui, j’avoue, c’est mon petit  dada), je me souviens des raisons pour lesquelles je peux vraiment être reconnaissante. Et se le rappeler, vous savez quoi? Ça fait un bien fou – shopping ou no shopping!

 

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