Laisser travailler la vie - en hiver 5 : Bâtir contre les tempêtes

Travail en hiver 5 : Bâtir contre les tempêtes / CC0 rawpixel.com / PxHere.com
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Travail en hiver 5 : Bâtir contre les tempêtes
CC0 rawpixel.com / PxHere.com

Laisser travailler la vie - en hiver 5 : Bâtir contre les tempêtes

25 janvier 2019

Vous travaillez, frappez, construisez… - mais à nouveau votre année de travail débute sous de mauvaises auspices : par exemple le Forum Economique de Davos annonce et discute diverses crises technologiques déferlant sur nos emplois…

« Les pluies vont tomber, les rivières déborder, les tempêtes souffler contre votre maison : elle tiendra si elle est ancrée au roc » (Ev. de Matthieu 7,25), c’est aussi ainsi que Jésus concluait son grand discours inaugural sur un mont de Galilée, appelant les bâtisseurs à la sagesse. L’empereur Tibère commençait à exploiter là-bas sa ville nouvelle de commerce, Tibériade, au bord du lac de Génésareth, devenu lac de Tibériade. Et la Galilée embauchait bien des travailleurs journaliers…

Notre thérapeute Jésus, réparateur de son peuple dans les tempêtes d’alors, sous la pré-globalisation de l’Empire de Rome, appelait les gens «sages» au courage et à l’action.

Cet hiver, c’est à propos du déploiement de l’intelligence artificielle et d’une organisation anonyme et numérisée des emplois que nous entendons des prévisions perturbantes. Mais pour moi cela fait plus de 40 ans que je lis et relis de telles prévisions de menaces économiques, relayées par nos Eglises européennes dans des interventions appelant pourtant encore au courage et à l’action.

Les métiers organisés autour de nous ne cessent de se modifier, nos gestes de consommateurs également : les circuits commerciaux ont changé, les productions aussi. Depuis 40 ans on nous dit, même dans les Eglises, que le changement va continuer et que la durabilité, la «sauvegarde de la Création» ainsi que la justice et la paix, exigeront de la résistance plutôt que de la soumission.

Mais travailler comment, quand tout bouge ? Retrouver ses interlocuteurs sur quels sites, mobiles comme ils sont ? Bâtir durable oui, mais sur quel rocher, pour survivre aux  tempêtes ? Les analystes prédisent, les décideurs préconisent, les employés subissent… ou ne suivent plus ! Dans ces débats, où trouver une sagesse courageuse et active ?

Jésus invitait dans son discours à regarder aux résultats et à juger les faux prophètes comme les ronces à leur absence de figues : « Pas de raisin sur des cactus ! Pas de bons arbres si les fruits sont immangeables ! ». Où donc bâtir notre maison si la sagesse est si fragile, si incertaine ? – Ailleurs, justement : Jésus veut nous sortir de l’inondation prévisible ! Il y a des terrains trop glissants : c’est du sable, et mieux vaut ne pas y bâtir !

Il ne nous laisse pas nous illusionner sur nos forces : nous n’écarterons pas les tempêtes, aujourd’hui les menaces de l’économie globalisée et financiarisée. Mais il désigne expressément la source du mal : le service du dieu Argent, «Mammon». Allons donc bâtir ailleurs !

Bien sûr, l’argent reste un outil nécessaire pour gagner de quoi vivre, et les créneaux lucratifs ne sont pas faciles à trouver ni à gérer. Mais ne sous-estimons pas nos capacités d’organiser nos activités : regarder plus loin et frapper aux portes, trouver du solide pour bâtir durable, tant dans nos relations que dans nos constructions, chacun selon ses forces. Jésus appelle à cette foi : à travailler avec la vie, à recevoir son efficacité invisible, à utiliser activement les forces et les ressources qu’elle offre.

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