La qualité de nos productions se mesure aussi à leur quantité - Blog d'été

La qualité de nos productions se mesure aussi à leur quantité / Evaluer l'économie
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La qualité de nos productions se mesure aussi à leur quantité
Evaluer l'économie

La qualité de nos productions se mesure aussi à leur quantité - Blog d'été

22 mai 2019

Quand elle passe du printemps à l’été, l’économie passe du qualitatif au quantitatif – ou ce n’est plus une économie ! Les produits ont fini de germer et se forment en fruits : combien en prendrez-vous ?

A l’heure des fruits, une éthique économique se montrera soucieuse d’approvisionner une société, d’aménager ses terrains, d’alimenter le cycle naturel. Les belles finalités deviendront des quantités, et il faudra « assez pour tous », autrement dit : «Pas trop à certains, pas trop peu à tant d’autres !»

C’est ainsi que certains éthiciens du travail ont défini voici 30 ans une éthique du «suffisant», sans se faire bien connaître à l’époque – mais en ayant aujourd’hui une postérité chez les éthiciens de la simplicité, qui cherchent à préserver le monde créé. Mais de combien a-t-on besoin pour avoir assez et laisser assez ?

Toutes les productions requièrent des évaluations, et sur cette base viendront se formuler des objectifs de politique économique : l’éthique n’est pas silencieuse sur ces choix politiques, visant la consolidation ou l’affaiblissement des structures de production, ni sur l’évaluation et la taxation des activités, ni sur les circuits matériels et financiers de ces productions, privées ou publiques.

Notre thérapeute Jésus, nous l’écoutons encore, et il interpelle même sur de tels sujets d’ordre quantitatif : « C’est votre critère d’évaluation qui servira à vous évaluer et même à vous augmenter. Il sera donné à celui qui a, et à celui qui n’a pas, le peu qu’il a sera retiré. » (Marc 4,24) Phrase pleine d’énigmes, mais présente dans les trois évangiles, et pas inventée pour combler un vide, donc manifestement révélatrice de dysfonctionnements effectifs : on n’aime pas être évalué, on préfère nettement évaluer les autres – reste à savoir sur quels critères !

A cette saison, le calendrier chrétien célèbre une dernière fête significative avant le «temps ordinaire» de l’été, fête héritière des moissons d’Israël, 50 jours après Pâques : Pentecôte, devenue fête de l’Esprit rénovateur des créatures. C’est bien lui qui doit corriger les évaluations antérieures des fruits de nos activités.

Car, par nos productions, nous entrons dans un ensemble de forces qui servent – bien ou mal – à approvisionner une économie : nos évaluations ne peuvent donc absolument pas se limiter à un regard de concurrent au milieu d’autres concurrents, ni à un regard de profiteur ! Il faut un point de vue global et critique, éthique, évaluatif, qui doit garantir la qualité du service rendu, sa part d’Esprit. Nos travaux, privés ou professionnels, servent à la collectivité et viennent alimenter et augmenter son bien-être : nous en serons alors aussi bénéficiaires. Est-ce bien de ce critère que nous nous servons ?

Nous serons évalués selon nos propres évaluations, et si nous ne regardons pas à l’Esprit, nous serons évalués matériellement. Mais ici on plaide avec Jésus pour une éthique de l’Esprit dans l’économie, avec ses activités, ses récoltes, ses fruits et produits : nos travaux d’été vont puiser à cette source. Et j’en nommerai cinq autres dans les mois qui viennent.

(Travaux d’été n° 1 = page 13 du blog «Laisser travailler la vie»)
 

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