L’œil du professionnel

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L’œil du professionnel
L’œil du professionnel

L’œil du professionnel

13 octobre 2020

Le monde économique a besoin de gens dont l’œil est vif : non pas cependant pour disposer de recettes assurées, mais pour rester vigilants envers et contre toutes les recettes! «Si tes yeux sont en bon état, disait notre thérapeute Jésus, tout ton corps est éclairé… Veille à ce que la lumière en toi ne soit pas le noir!» (Luc 11,34-35) Il s’agit bien là de notre responsabilité économique, de celle qui gère notre maison : tout notre corps, c’est toute notre maison matérielle, avec ses lois et ses fonctionnements. Regardez-y avec maîtrise, l’œil clair!

C’est en bons professionnels que Jésus veut nous transformer, en vrais maîtres : que nous soyons de ces gens qui savent tenir leurs limites et prendre des élans, par la luminosité qui leur vient de leur regard lucide. La qualité de nos activités – quelles qu’elles soient! – dépend de ce regard respectueux envers tout leur environnement, tant humain que naturel.

Ne racontez pas qu’il y ait à différencier entre le spirituel et le matériel : c’est l’esprit qui fait le professionnel, l’attention à cet environnement, ce que Jésus appelait un «œil en bon état». Jugement de valeur, évidemment : la qualité est à ce prix, car nos activités ne se déploient pas dans le vide, mais dans cet espace déjà habité par d’autres, où nous allons apporter notre contribution professionnelle. On n’est pas professionnel sans véritable professionnalisme.

Et si on n’y veille pas, donc si on ne reste pas vigilant, notre regard peut facilement se croire tout permis et virer au noir : on perd ses marques, on s’isole et on se croit seul au monde, laissant nos affaires partir dans une direction incontrôlée. La bonne luminosité du regard, c’est la condition indispensable pour garder le contrôle.

Mais sans tout contrôler! Ce regard professionnel, ce n’est pas ici celui du technicien qui construit ses activités, mais celui de l’observateur qui voit son environnement humain et naturel et s’y oriente. La lumière qui lui vient arrive du dehors, elle éclaire tout le corps du dehors : l’économie devient une maison ouverte sur le monde, habitant son monde avec maîtrise.

Ses critères, on les appelle aujourd’hui de trois belles initiales «ESG» dans les pages économiques des journaux : environnementaux, sociaux et de gouvernance. Quelle vista chez ceux qui les respectent !

  • (Page 10 du blog 2020 :
    «L’économie gouvernée du dehors – comme nous»)
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