La poule ou l’œuf?

 La question de la poule et de l’œuf: les paroisses meurent-elles parfois parce qu’on a créé les régions artificiellement à leurs dépens ou bien a-t-on voulu compenser la mort des paroisses en créant les régions? / CC0 Papynoun / Pixabay
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La question de la poule et de l’œuf: les paroisses meurent-elles parfois parce qu’on a créé les régions artificiellement à leurs dépens ou bien a-t-on voulu compenser la mort des paroisses en créant les régions?
CC0 Papynoun / Pixabay

La poule ou l’œuf?

1 octobre 2018

Les élections pour la prochaine législature de l’EERV qui auront lieu en 2019 seront sans doute un reflet de la société contemporaine où il est de plus en plus difficile de trouver des candidats pour des engagements bénévoles et durables, de gestion. Parce que c’est bien de gestion que doivent s’occuper avant tout les conseils paroissiaux et régionaux, les tâches administratives ayant explosé depuis quelques années.

Le conseil paroissial assume la gestion, tâche parfois ingrate

Beaucoup de temps est consacré à des réunions, des groupes de travail, des séances de coordination, des réflexions pour des projets, des comptes, des recherches de personnes pour du catéchisme, des ateliers bibliques, de l’animation. Relativement peu de temps évidemment à de l’approfondissement de la foi. Mais que l’on ne s’y trompe pas: un conseil de paroisse n’est pas une société de théologie, son rôle est précisément d’assumer ces tâches générales de gestion, quelquefois ingrates, afin d’en décharger ceux qui seront plus sur le terrain pour une activité précise ou une autre.

Pour susciter des vocations de gestion, il faut une paroisse vivante

Mais il est clair que pour susciter des vocations de gestion, il faut d’abord une paroisse vivante dans laquelle une communauté d’amitié existe. Il faut que ceux qui se réunissent pour accomplir la tâche parfois abstraite et grise que représente la gestion aient du plaisir à travailler ensemble. Outre l’amitié, une telle communauté implique, pour des raisons pratiques, mais aussi culturelles, une certaine proximité géographique. C’est évidemment encore une fois au sein de la paroisse qu’elle existe d’abord.

Lorsqu’une paroisse est plus ou moins agonisante, une région peut-elle prendre le relai?

Se pose alors une question: quid lorsque la paroisse est plus ou moins agonisante? La région pourra-t-elle prendre le relai? Tout dépend évidemment de la capacité de celle-ci de correspondre à un cercle d’amitié. Et c’est là qu’intervient la question de la poule et de l’œuf: les paroisses meurent-elles parfois parce qu’on a créé les régions artificiellement à leurs dépens ou bien a-t-on voulu compenser la mort des paroisses en créant les régions? La réponse n’est certainement pas univoque, car le problème n’est pas le même dans des paroisses urbaines ou des paroisses rurales et l’on sait que certaines régions de l’EERV ont regroupé des paroisses qui n’avaient précisément rien de commun entre elles ou trop éloignées géographiquement pour que se crée une communauté étroite.

Jamais on n’a tenté de faire le point après EAV. C’est une grave lacune. Le Synode extraordinaire de septembre veut essayer d’y remédier en interpellant les paroisses et les régions, pour adapter— si faire se peut— les dotations réduites aux différentes réalités. La perspective de cette mise à jour pour le futur pourrait éventuellement susciter des envies de s’engager dans les conseils paroissiaux ou régionaux lors de la prochaine législature.

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