«La Bible n’est pas de la grande littérature!»

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«La Bible n’est pas de la grande littérature!»

2 août 2017
La Bible ne se distingue pas par ses qualités littéraires, mais par la représentation qu’elle donne des gens ordinaires, estime la romancière Sibylle Lewitscharoff.

 L’écrivaine Sibylle Lewitscharoff les maigres qualités littéraires de la Bible. Les  auteurs comme antique, à l'instar de Homère ou Ovide sont «bien supérieurs» aux textes bibliques, a déclaré l’auteure à Stuttgart lors d'une réunion œcuménique sur la Bible organisée dans le cadre du Jubilé des 500 ans de la réforme protestante. «Par contre, si les auteurs grecs conçoivent d'abord leur texte sous la forme d'un divertissement, la Bible contient des invitations à changer de vie».

Sibylle Lewitscharoff insiste sur la représentation dans la Bible de petites gens, de pauvres, de ratés. «Par opposition, pour les auteurs grecs et romains, les gens ordinaires ou un roi qui a des défauts, comme le roi David, ne constituent pas un thème». L’auteur a par ailleurs, loué la nouvelle Bible de Luther. Par rapport aux éditions précédentes, cette nouvelle traduction en allemand qui a été publiée pour le Jubilé se rapproche davantage de la traduction proposée par le réformateur au XVIe siècle. «Une forte adaptation à la langue moderne avait conduit à la banalisation du message biblique», estime Sibylle Lewitscharoff.

Lors de la même table ronde, le président de la Conférence allemande des évêques, le cardinal Reinhard Marx a souligné l’importance de la Bible pour l’œcuménisme. «Avec le baptême, les Ecritures saintes sont le plus fort lien de communion entre les confessions.» Pour autant, le cardinal ne croit pas qu’il soit nécessaire de parvenir à une traduction œcuménique allemande liant les différentes confessions. «L’Eglise protestante aura toujours sa Bible de Luther

Le président du Conseil de l’Eglise protestante en Allemagne, (EKD) Heinrich Bedford-Strohm voit la Bible comme une source d’humanité. «C’est même la source de toute vie pleine de sens.» Toutefois, «il ne faut pas commettre l’erreur de lire la Bible à la lettre, comme une lettre de Dieu», a prévenu le théologien qui est aussi évêque de Bavière. «Nous croyons en Jésus-Christ, pas en la Bible!»

Heinrich Bedford-Strohm a ajouté que la pertinence aujourd’hui encore de la Bible lui est apparue en étudiant le phénomène contemporain de la recherche du bonheur. Les recommandations des spécialistes en développement personnel telles qu’être reconnaissant et pardonner figurent déjà dans la Bible, a-t-il rappelé.