Le pasteur gréviste de la faim poursuit son combat devant la justice

À l’ouverture des audiences, un groupe de soutien était présent devant le tribunal / ©Protestinfo
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À l’ouverture des audiences, un groupe de soutien était présent devant le tribunal
©Protestinfo

Le pasteur gréviste de la faim poursuit son combat devant la justice

3 octobre 2018
EERV
Licencié avec effet immédiat à un peu plus d’une année de la retraite, Daniel Fatzer continue à demander réparation à son employeur l’Église évangélique réformée du canton de Vaud.

La cause du litige portant sur montant supérieur à 30’000 fr, ce n’est pas le Tribunal des prud’hommes, mais le Tribunal d’arrondissement de Lausanne qui siège mardi 2 et mercredi 3 octobre dans l’affaire opposant le pasteur Daniel Fatzer à son ancien employeur l’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV). Ces deux jours font suite à une tentative infructueuse de conciliation ainsi qu’à une audience de débats d’instruction ayant échappé aux médias.

Nouvelle tentative de conciliation

«Demain, nous allons retenter une conciliation. Cela j’y tiens», a prévenu la présidente du tribunal, mardi en fin d’après-midi à l’issue d’une première journée consacrée à l’audition de témoins. Cette ultime tentative de trouver un accord entre les parties permettant de mettre fin au procès aura lieu mercredi en fin de matinée.

L’affaire avait éclaté au grand public en juin 2016. Le licenciement de quelques pasteurs mettait alors l’EERV en émoi. Et durant la liturgie d’un culte diffusé en direct sur Espace 2, Daniel Fatzer a mentionné nommément un «ami ayant subi des injustices ecclésiales graves.» Auparavant, la productrice lui avait pourtant dit que cela contreviendrait aux normes déontologiques.

Après l’incident, Médias-pro, partenaire protestant de RTSreligion a signifié au pasteur qu’il ne pourrait plus, désormais, participer à des cultes radiodiffusés. Mardi, lors de son audition, le directeur de Médias-pro, Michel Kocher, a par ailleurs affirmé que le comportement de Daniel Fatzer avant le direct avait inquiété l’équipe. «Après une première discussion, il a été injoignable.»

Apprenant l’interdiction d’antenne, l’EERV avait réagi en licenciant le ministre pour faute grave. Daniel Fatzer avait déjà fait l’objet d’avertissements. Mardi, lors de l’audition des témoins, il est apparu que le conflit larvé entre l’Église et son ministre durait depuis des années. Appelé à la barre son médecin traitant a notamment déclaré que son patient souffrait de «troubles dépressifs récurrents depuis 2006». Il a ajouté: la dépression «n’est pas un mode de fonctionnement habituel chez lui. C’est une dépression réactionnelle.»

Un pasteur épris de liberté et de justice

Les témoins pour la plupart appelés à la demande de la défense de Daniel Fatzer présentent un pasteur épris de liberté et de justice. «Le camarade Fatzer a une attitude de subordination raisonnée. Il a accepté le cadre de son travail, mais l’a accepté de façon mesurée», a plaidé le syndicaliste Aristides Pedraza. «Son employeur attendait une subordination totale, soit d’opinion et d’affects. Cela, Fatzer, comme un certain nombre de travailleurs, ne l’acceptait pas.»

La plupart des témoins n’ont toutefois apporté que peu d’éléments factuels. «Ce sont des sentiments, je ne saurais me prononcer!» ou «vous me faites faire un procès d’intention», a par exemple souligné la juriste Suzette Sandoz, membre du Synode (organe délibérant) de l’EERV, appelée par la court à se positionner face à des dizaines d’affirmations.

L’audition des témoins se poursuit ce mercredi.

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