La régionalisation de l’EPG avance

En ville, une enseigne de l’Église protestante de Genève / Pin.fo
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En ville, une enseigne de l’Église protestante de Genève
Pin.fo

La régionalisation de l’EPG avance

20 mars 2019
Pastorale inclusive, modifications réglementaires et élections: le programme du Consistoire qui s’est réuni jeudi 14 et vendredi 15 mars était chargé. 

Avec moins de fidèles et moins de pasteurs, les paroisses deviennent un maillage un peu trop fin pour gérer l’Église protestante de Genève (EPG): impossible d’avoir au moins un ministre par paroisse. C’est pourquoi, depuis plusieurs années déjà, les pasteurs genevois travaillent à l’échelon de la région et plus de la paroisse. Un nouveau cap sera franchi en 2020, les élections pour le Consistoire (organe délibérant) ne se feront plus par paroisse, mais par région. D’ici là, les régions devront être formalisées, raison pour laquelle jeudi 14 mars, les délégués au Consistoire ont adopté des statuts type que serviront de base pour les textes fondateurs de chacune des régions. Des modifications pourront être apportées, mais les textes de chaque région devront être approuvés par l’organe délibérant. Cet exercice a fait ressurgir quelques résistances.

«Ce que l’on veut, c’est maintenir la personnalité juridique au niveau de la paroisse», a plaidé Luc Ricou, délégué de la paroisse de Cologny-Vandoeuvres-Choulex lors de cette discussion qui a été la plus émotionnelle de ces deux jours de consistoire, jeudi 14 et vendredi 15. Dans un amendement au statut type, il proposait qu’au lieu de créer une association par région, celles-ci puissent s’organiser sous la forme d’une convention: un simple contrat liant les paroisses. Une solution déjà mise en place par la Région Arve et Lac dont fait partie la paroisse de Cologny-Vandoeuvres-Choulex. «Je refuse que mes collègues soient confrontés à cette mascarade» a fustigé Blaise Menu, modérateur de la Compagnie des pasteurs et des diacres, réclamant un cadre commun. «Ce soir, notre discussion est le reflet de nos craintes quant à la question de la gestion du pouvoir en Église», a-t-il commenté. Finalement, seuls cinq délégués ont voté en faveur de l’amendement. Ils ont été clairement minorisés.

Statuts de l’EERS adoptés

Jeudi toujours, le Consistoire a approuvé à l’unanimité la nouvelle constitution de l’Église évangélique réformée de Suisse (EERS). Cette organisation remplacera l’actuelle Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS) en 2020. Sa constitution a été adoptée en décembre passé par l’Assemblée des délégués, mais les organes délibérant de chaque Église membre doivent les ratifier. L’EPG est probablement la première Église romande à le faire.

Pastorale inclusive: un document de travail

Le groupe de travail sur la pastorale inclusive a présenté un document de 27 pages permettant d’alimenter le débat sur l’accueil en Église des nouvelles formes de vie en couple. Bible, anthropologie, éthique, ecclésiologie et théologie y sont abordées dans «le cadre assumé de ce qui constitue une sensibilité réformée», a prévenu Blaise Menu. «Il convient de ne pas accorder trop de temps à ce dossier, par rapport à d’autres enjeux de l’Église», a-t-il prévenu. «Mais le repousser au nom d’autres priorités serait inacceptable et le bâcler serait irresponsable.» Cette démarche a été initiée par une décision du Consistoire il y a un peu plus d’une année.

Josephine Sanvee et David Brechet ont tous les deux été élus au Conseil du Consistoire (exécutif). Les objectifs de répartition des postes ministériels entre les différentes régions ont été présentés au Consitoire. Ils ont été calculés sur la base d’une clé de répartition dont l’organe avait débattu il y a une année. Les dotations resteront relativement stables. Sauf pour la région Plateau-Champagne qui perdra environ 17% de ces forces ministérielles (0,7 équivalent plein temps) par rapport à la situation actuelle.