Mariage pour tous: large soutien des Églises réformées Berne-Jura-Soleure

La bénédiction de mariage pour couple de même sexe soutenue par les Églises réformées Berne-Jura-Soleure. © iStok/ DGLimages / La bénédiction de mariage pour couple de même sexe soutenue par les Églises réformées Berne-Jura-Soleure. © iStok/ DGLimages
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La bénédiction de mariage pour couple de même sexe soutenue par les Églises réformées Berne-Jura-Soleure. © iStok/ DGLimages
La bénédiction de mariage pour couple de même sexe soutenue par les Églises réformées Berne-Jura-Soleure. © iStok/ DGLimages

Mariage pour tous: large soutien des Églises réformées Berne-Jura-Soleure

1 juin 2022
Les Églises réformées Berne-Jura-Soleure se sont prononcées en faveur d’une bénédiction de mariage pour les couples de même sexe, lors de leur synode d’été fin mai à Berne.

Après le peuple suisse, le tour est venu pour les Églises réformées Berne-Jura-Soleure de manifester leur soutien au mariage pour tous. Par 109 voix contre 20, les délégués au Synode (organe délibérant), réunis à Berne les 24 et 25 mai, se sont prononcés en faveur de l’accès à la bénédiction de mariage pour les couples de même sexe. Si cette révision partielle du Règlement ecclésiastique doit encore faire l’objet d’une deuxième lecture, l’entrée en vigueur de la modification est prévue pour juin 2023.

La liberté de conscience garantie

Malgré un large soutien, la nouvelle règlementation a tout de même soulevé les appréhensions d’une petite poignée de délégués. Leur crainte: l’extension de la norme pénale antiraciste condamne, depuis 2020, les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle. Les pasteurs qui refuseraient de célébrer une bénédiction de mariage pour couples de même sexe, par conviction, pourraient donc craindre des sanctions juridiques.

Le Conseil synodal (exécutif) s’est voulu rassurant. Le règlement garantit la liberté de conscience des ministres: «Nous ne les obligerons pas à célébrer ces mariages si leur conscience ne le leur permet pas», a affirmé le conseiller synodal Iwan Schulthess. Et de préciser: «L’Église soutiendra ses ministres, même devant les tribunaux. Le risque (de poursuites, ndlr) est très faible, car, selon notre juriste, la bénédiction de mariage n’est pas une prestation d’intérêt général», a poursuivi le conseiller synodal, insistant sur le fait que «en votant "non" aujourd’hui, en raison de ce faible risque, nous ne serions pas cohérents».

L’accueil et l’amour de chacun sans condition a fait mouche: «Aucun couple ne devrait être exclu. Les Églises ont trop souvent marginalisé et discriminé. Nous devons montrer l’exemple pour rester crédible», ont exprimé d’une même voix les délégués se succédant à la tribune. Une volonté exprimée jusque dans le règlement toiletté pour que son langage soit lui aussi plus inclusif. Il faut dire que le terrain avait été préparé. En octobre dernier, un synode réflexif avait été organisé sur cette question. L’objectif: permettre le débat et le respect de la diversité des points de vue et interprétations des textes bibliques, en vue de la formation d’une opinion, comme le veut la tradition réformée.

Pour rappel, les Églises réformées Berne-Jura-Soleure sont précurseures en la matière. Depuis 1999, des bénédictions pour couples de même sexe y sont possibles. Une distinction qui n’a plus lieu d’être avec l’entrée en vigueur du mariage pour tous le 1er juillet.

Et aussi

Le synode a également été l’occasion pour les délégués d’élire un nouveau membre de l’exécutif. Âgée de 64 ans, Annette Geissbühler-Sollberger, agronome, paysanne de formation et déléguée au Synode pendant douze ans a remporté les suffrages et remplace le conseiller synodal sortant Roland Stach.

Les délégués ont également accepté une série de principes, qui s’inscrivent dans le cadre de la nouvelle loi sur les Églises nationales et l’évolution de la société, en vue d’une nouvelle ordonnance relative à l’attribution des postes pastoraux à partir de 2026. L’objectif: répartir les ressources humaines de façon à atteindre les gens dans leur diversité, sous le slogan «Soigner les héritages – Ouvrir des espaces». Pour ce faire, la majeure partie des ressources disponibles reviendront toujours aux paroisses, la collaboration entre celles-ci sera encouragée et des efforts seront faits pour proposer des postes attrayants. L’Église réservera 3% du contingent des postes aux nouvelles formes de présences ecclésiales encore à développer.