Les magazines de spiritualité sortent de la grille des programmes télé

Linn Levy, présentatrice de Faut pas croire / ©RTSreligion
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Linn Levy, présentatrice de Faut pas croire
©RTSreligion

Les magazines de spiritualité sortent de la grille des programmes télé

Médias
C’est du web que viendra le salut pour les émissions de réflexion éthique et spirituelle.

Les deux derniers magazines oecuméniques sur les télévisions romandes ont présenté leurs dernières éditions en ce mois de juin. Faut pas croire a donné rendez-vous aux téléspectateurs de RTS Un, une dernière fois, le samedi 11 juin avec une émission composée d’extraits des deux dernières années. Rétrospective également au programme, fin juin, de la dernière émission de TelEglise, qui quitte l'antenne après 23 ans d'existence. Dans les deux cas, des mesures d’économie justifient la décision de tirer la prise.

La fin d’une institution? En effet, les magazines religieux sont aussi vieux que la télé. Sur la Télévision suisse romande devenue Radio télévision suisse (RTS), les premières émissions Présence protestante et Présence catholique remontent à 1955. Elles laissent leur place à Racines en 1989, qui deviendra Faut pas croire en 2001. «Nous ne mettons pas fin à une tradition, nous mettons fin à une émission pour adapter notre offre aux habitudes de nos publics et proposer de la nouveauté. La télévision et la radio ont été pendant plus de 50 ans les deux seuls vecteurs d’information dominants dans un paysage médiatique totalement différent. Aujourd’hui, nous voulons revoir notre offre pour atteindre nos publics sur les vecteurs digitaux aussi. Et ce dans un contexte économique et financier difficile», répond Emmanuelle Jaquet, porte-parole de la RTS.

Impossible toutefois de savoir selon quels critères ont été choisies les émissions qui ont fait l’objet de mesures d’économie ou de suppression. «Les choix programmatiques de la RTS s’inscrivent dans une stratégie dont l’objectif est de transformer l’entreprise afin de servir tous les publics, y compris sur les plateformes numériques. Nous le faisons dans un contexte économique tendu, avec des revenus publicitaires en baisse. Cette transformation est indispensable pour l’avenir du service public», explique la porte-parole, qui promet qu’une nouvelle offre sur les questions de spiritualité et de religion sera annoncée en temps voulus.

Projets sur le web

Directeur de Médias-pro, le partenaire protestant de la RTS dans les programmes RTSreligion et éditeur de Reformes.ch, la déclinaison web de Réformés, Michel Kocher est un peu plus bavard. «Les négociations sont en cours et certaines décisions ne sont pas encore prises. Toutefois, ce qui se dessine, se sont des «produits» conçus d’abord pour le web, pensés pour le numérique, mais avec les standards élevés de qualité technique et éditoriale de la RTS. Ces capsules seront diffusées sur le web, mais trouveront aussi régulièrement leur place dans le flux de l’actualité, sur le web et sur RTS Deux», décrit le théologien. «Certaines de nos capsules actuelles sont déjà reprises par l’équipe de l’info. C’est une solution qui nous permettra de toucher davantage de nouveaux publics, mais qui sera moins favorable pour les téléspectateurs fidèles», analyse Michel Kocher. «Ces mesures ont été prises pour des questions financières, jamais la qualité ou l’audience de Faut pas croire n’ont été mises en cause», insiste Michel Kocher, qui regrette un peu que ce magazine «qui se situait à la convergence entre éthique, société et religion se soit fait un peu systématiquement au détriment de la religion».

Du côté de Bienne, ce sont aussi des questions économiques qui sont évoquées. «Entre le rachat du groupe Gassmann, dont fait partie Telebielingue, par l’entrepreneur valaisan Fredy Bayard et les modifications de la Loi sur la radio-TV, le statut de TelEglise a été reconsidéré en émission sponsorisée, ce qui a fait passer de 20'000 à 60'000 francs la participation demandée aux Eglises», explique le journaliste Nicolas Meyer, producteur de TelEglise et qui travaille également à Réformés. «Entre cette augmentation et le fait que nous étions de toute manière obligés d’investir dans les réseaux sociaux, nous avons été obligés de faire des choix.», note le journaliste. «Une nouvelle offre numérique sera présentée cet automne», promet-il.

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