Voter oui à la reconnaissance des communautés religieuses

Tiré de la présentation de la loi sur la reconnaissance des communautés religieuses publiée sur le site ne.ch / ©DR
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Tiré de la présentation de la loi sur la reconnaissance des communautés religieuses publiée sur le site ne.ch
©DR

Voter oui à la reconnaissance des communautés religieuses

Christian Miaz
30 août 2021
Politique
Le Conseil synodal de l’EREN soutient l’acceptation de la loi «de reconnaissance d’intérêt public des communautés religieuses» et vous encourage à accepter cette loi telle qu’elle a été acceptée par le Grand Conseil.

Participation des Eglises dans le processus

Le Conseil synodal a participé au groupe de travail du Conseil d’Etat comprenant les représentant·e·s des partis politiques et des trois Eglises. Le travail a permis d’élaborer une proposition de loi tenant compte des besoins spirituels et religieux des citoyen·ne·s neuchâtelois·es, en respectant les principes de la laïcité de l’Etat, de la liberté individuelle et de l’égalité femmes-hommes. Cette loi répond à l’exigence de l’article 99 de la Constitution neuchâteloise : «D’autres communautés religieuses peuvent demander à être reconnues d’intérêt public. La loi fixe les conditions et la procédure de la reconnaissance. Elle en règle également les effets, à moins que ceux-ci ne fassent l’objet d’un concordat.» Notre Eglise a soutenu l’introduction de l’article 99 dans la Constitution, article qui a été accepté par une très large majorité des votants.

Facteur d’intégration

La collaboration œcuménique et intercommunautaire est un plus pour l’intégration et la paix dans le canton. Les pratiques spirituelles et religieuses sont plurielles. Les Eglises chrétiennes côtoient des communautés diverses et rencontrent des attentes spirituelles multiformes. Cette pluralité des pratiques est une richesse si elle est reconnue et encadrée par l’Etat, comme celui-ci l’a fait en 1943. Tout en conservant leurs particularités, leurs traditions et leurs pratiques, les trois Eglises se sont alors engagées sur le chemin de l’œcuménisme et du travailler ensemble pour le bien de la population.

La loi soumise au vote ouvre un chemin de collaboration avec de nouvelles communautés. En effet, en demandant la reconnaissance, une communauté s’engage à collaborer. La reconnaissance de la valeur et de l’existence des autres est un signe d’intégration. Et cette intégration est bénéfique pour la paix dans le canton, l’acceptation de la différence, le vivre-ensemble et l’accompagnement spirituel individuel. 

Respect de la laïcité neuchâteloise

En 1943, le Grand Conseil et le peuple neuchâtelois ont eu une vision fine du rôle des communautés dans la vie publique: séparation claire entre l’organisation de l’Etat et celle des Eglises tout en assurant la liberté religieuse et le respect entre elles. Ils ont reconnu que les communautés faisaient partie de la société et avaient un rôle civique et social à remplir. Ils les ont reconnues comme d’intérêt public. Mais cette reconnaissance exige de se préoccuper du bien et de la paix publics, et de collaborer avec les services de l’Etat et les autres communautés.

Exigences demandées

Le Conseil synodal souligne les forces de cette loi avec plusieurs exigences à remplir. La procédure sera longue et demandera une forte détermination. Les forces sont: le respect du droit suisse (art. 4); la liberté d’entrer et de sortir de la communauté (art. 5); la reconnaissance des droits humains et des libertés fondamentales (art.6); le respect de la liberté de conscience et de croyance, en particulier le droit de quitter en tout temps et sans condition la communauté (art. 7); l’absence de dénigrement des autres croyances et de leurs membres (art.8); le respect des conditions de reconnaissance (art. 32); les sanctions en cas de violation de l’une des conditions de la reconnaissance (art. 33).

Pour toute communauté reconnue, il y a des devoirs et des droits. Les devoirs sont: jouer un rôle social et cultuel au sein de la communauté et de la société et participer à la vie publique. Ce qui implique de ne pas rechercher ses seuls bénéfices, mais aussi le bien et la paix publics.

Les droits sont: la possibilité de recevoir des subventions étatiques; l’exonération de l’impôt; la perception par l’Etat d’une contribution volontaire des membres, selon les mêmes modalités que les trois Eglises reconnues; la possibilité de dispenser un enseignement religieux dans les locaux de l’école publique en dehors des heures d’enseignement du programme scolaire.

Soutenir la loi

Selon le Conseil synodal, la reconnaissance d’autres communautés religieuses s’inscrit dans la volonté de l’EREN d’être au service de l’ensemble de la population neuchâteloise, comme le rappellent les principes 4 et 9 acceptés par le Synode en 2018. «L’EREN est reconnue institution d’intérêt public par la République et Canton de Neuchâtel. Ses relations avec l’Etat sont réglées par un Concordat. Son indépendance est garantie. Elle collabore au bien de la population neuchâteloise avec toute personne et organisation qui partagent les mêmes objectifs et valeurs.» «Dans le dialogue interreligieux, elle privilégie la coexistence pacifique et des engagements communs. Elle respecte la différence tout en proclamant l’Evangile.»