Un théologien sans étiquette

Karl Barth / DR
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Karl Barth
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Un théologien sans étiquette

Edito
Qui est Karl Barth ? pas facile en effet de résumer en quelques articles la pensée de ce théologien suisse, considéré comme beaucoup, comme le plus grand théologien du XXe siècle.

Nicolas Meyer, journaliste

Karl Barth? Pour ceux qui se sont frottés de près ou de loin à la théologie, ce nom résonne comme une «cathédrale» tellement imposante que l’on hésite à y entrer. Pour les autres, qui constituent certainement la majorité, le personnage reste un illustre inconnu, surtout dans le monde francophone. Non, ce n’est pas un grand couturier allemand, ni le nouveau membre du jury de l’émission culinaire Top chef.

Rassurez-vous toutefois, même ceux qui le connaissent un tant soit peu hésitent avant de se lancer dans de grandes envolées lyriques sur le sujet. A l’annonce d’un dossier dans Réformés sur ce théologien suisse, pasteur réformé et professeur, j’ai eu, de la part de plusieurs pasteurs, de nombreuses réactions. A part quelques : «Il faudra que je relise mes notes !», les plus fréquentes furent des onomatopées telles que : «Ah !», «Oh !», ou encore «Pfff !».

Pas facile en effet de résumer en quelques articles la pensée de Karl Barth, considéré par beaucoup comme le plus grand théologien protestant du XXe siècle, qui cultivait les contradictions et aimait changer son fusil d’épaule. Pas de quoi se décourager pour autant. Avec quelques bases historiques et un peu de curiosité, ce penseur majeur du XXe siècle est à la portée de tous. Mieux : moins vous en savez sur lui, plus vous serez ouvert à redécouvrir ses idées avec un regard neuf.

Cette année 2019 rend hommage à Karl Barth avec deux anniversaires: les 100 ans de la publication de son commentaire de l’Epître aux Romains et les 50 ans de sa mort qui ont été célébrés le 10 décembre dernier. L’occasion de revenir sur le parcours d’un homme qui tentait de penser la foi dans un monde en crise. Bien que certaines de ses idées soient aujourd’hui considérées comme totalement dépassées et ne correspondent plus à la réalité de notre époque, nombre de ses réflexions méritent malgré tout que l’on s’y attarde. Sur fond de montée du populisme, tiraillé entre des positions libérales et conservatrices, son regard critique sur le monde pourrait même servir à donner des pistes pour bâtir l’Eglise de demain.