«J’étais dans le Christ et le Christ était en moi»

Eric Imseng / ©Alain Grosclaude
i
Eric Imseng
©Alain Grosclaude

«J’étais dans le Christ et le Christ était en moi»

Eric Imseng, diacre de l'EPG
2 mars 2022
Parcours de vie
Le diacre de l’Eglise protestante de Genève Eric Imseng (61 ans) témoigne de sa foi en Jésus-Christ.

C’est lors de mes études d’art dramatique, dans les années 1980 à la Haute école de théâtre de Genève, que mon cheminement spirituel a débuté. Lors d’un cours de dramaturgie – ou plus exactement un séminaire de formation à la mise en scène –, notre professeur a utilisé des exemples de peintures religieuses comme outil pédagogique afin de nous faire observer la manière dont les peintres avaient «mis en scène» des textes bibliques. Les exemples avaient été choisis dans le Nouveau Testament, en particulier le dernier repas de Jésus avec ses disciples.

A la suite de ce cours, j’ai formé le projet de lire les Evangiles pendant mes vacances d’été, par curiosité intellectuelle et du fait qu’un grand nombre d’œuvres artistiques en Europe en étaient inspirées (peinture, musique, théâtre).

Cette lecture m’a surpris et m’a touché bien plus profondément que je ne l’avais prévu. A la place d’un livre ne contenant que de «pieux conseils» que j’avais imaginé, j’ai découvert un passionnant récit de la vie de Jésus de Nazareth et de sa lutte pour éveiller en nous le meilleur d’une vie consacrée à Dieu.

Les Evangiles sont ainsi devenus mon livre de chevet. Au cours de mes lectures, mon intérêt et mon affection pour ce «Jésus de Nazareth» ont grandi. J’ai connu une confiance toujours plus libre et intime en sa personne. Et c’est en lisant un chapitre de l’Evangile selon Jean que ma vie a été bouleversée.

J’aimais lire le chapitre 17 de cet Evangile, qui présente Jésus priant pour les siens. D’ailleurs, je cherchais à vivre comme un disciple de Jésus. Pourtant, si l’on m’avait posé la question, je ne me serais pas défini comme chrétien. Je pensais simplement chercher à vivre, dans ma vie quotidienne, les paroles et les gestes de Jésus. J’ignorais alors totalement que c’était sans doute la meilleure définition que l’on puisse faire d’un chrétien!

Un jour de 1984, je lisais ces paroles de Jésus, priant pour ses disciples: «Ils savent maintenant que tout ce que tu m’as donné vient de toi, car je leur ai donné les paroles que tu m’as données, et ils les ont accueillies. Ils ont reconnu que je suis vraiment venu de toi et ils ont cru que tu m’as envoyé» (Jean 17: 7-8). Et soudain, cela a été comme un brusque coup de vent en mon être intérieur! Ces mots m’ont parlé ce jour-là avec une clarté et une joie que je n’avais pas connues jusqu’alors – et avec quelle force!

Ils ne m’ont soufflé rien de moins que Jésus était «venu de Dieu», et qu’il était Dieu! Un Vivant au-delà du vivant, qui m’accueillait et m’aimait inconditionnellement. Le Dieu du ciel venait inonder de son amour ma vie d’humain sur terre: j’étais dans le Christ, et le Christ était en moi.

Ce bouleversement intérieur ne m’a plus quitté depuis ce jour. Et cette conviction que Dieu est amour, et que le Christ nous fait la grâce de le vivre dans une humble confiance du cœur, est sans doute, aujourd’hui, au cœur de chacun de mes gestes et de chacune de mes paroles.

Côté privé

Après une formation artistique puis pastorale, Eric Imseng a travaillé durant plus de dix ans dans la catéchèse de l’enfance et de la jeunesse. Depuis 2012, il est engagé à l’aumônerie œcuménique des prisons. Il est père de trois jeunes adultes et vit en couple dans la région de Lausanne.