«L’égalité n’est pas atteinte, pas même dans l’Église réformée»

Le 14 juin, les chrétiennes de Suisse sont appelées à faire la grève. / @iStock/ Rawpixel
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Le 14 juin, les chrétiennes de Suisse sont appelées à faire la grève.
@iStock/ Rawpixel

«L’égalité n’est pas atteinte, pas même dans l’Église réformée»

Vanessa Buff, ref.ch, le portail des réformés/Protestinfo
4 avril 2019
Les Femmes protestantes en Suisse appellent à la deuxième grève des femmes le 14 juin prochain. Selon ses membres, l’égalité laisse beaucoup à désirer dans les Églises.

La première grève des femmes en Suisse a été rentable. Selon les estimations, près d’un demi-million de femmes ont cessé de travailler le 14 juin 1991 et sont descendues dans la rue pour revendiquer l'égalité des droits. Il s'agit de la plus grande action de ce type depuis la grève générale de 1918, qui a notamment permis de contribuer à l'élaboration de la Loi sur l'égalité. Vingt-huit ans plus tard, l’histoire se rejoue: les syndicats et les organisations féministes appellent à une nouvelle grève nationale le 14 juin.

Les Femmes protestantes en Suisse (FPS), organisme faîtier national, et la Ligue suisse des femmes catholiques (SKF) y participeront également. Selon les deux organisations, les femmes engagées dans la vie de leur Église s’absenteront du travail le vendredi 14 juin, et étendront la manifestation jusqu’à la fin de semaine. Une «déclaration de résistance» devrait notamment être lue lors des célébrations religieuses du dimanche.

Égalité des droits sur le papier

«Nous exigeons l'égalité: action commune, prise de décision, formation des femmes et des hommes à tous les niveaux de l'Église. Point. Amen», lit-on dans un message envoyé conjointement par FPS et SKF. «L'égalité n'a pas encore été atteinte, pas même dans l'Église réformée», lâche Dorothea Forster, présidente de FPS. Selon elle, sur le papier, les sexes sont égaux, mais il y a encore beaucoup plus d'hommes que de femmes dans les instances dirigeantes des Églises. Ceci est surtout dû au manque de compatibilité de la famille et de la carrière, ainsi qu'aux modèles de rôle traditionnels.

Plus de travail non ou mal rémunéré

Pour Dorothea Forster, les femmes feraient beaucoup plus de bénévolat que les hommes, ce qui devrait être mieux reconnu par les Églises. Elle évoque également la question de la sécurité sociale. Elle prend l’exemple des catéchètes qui exercent souvent un emploi à faible pourcentage à côté, et qui se trouvent en difficulté s’agissant de leur rente AVS. «Il faut toujours un acte de rébellion, comme la grève des femmes, pour attirer l'attention sur ces points», explique Dorothea Forster, justifiant ainsi l’appel lancé par FPS.

Pour préparer la manifestation du 14 juin, le logo «PinkePunkt» (Point rose) avec le slogan «Gleichberechtigung. Punkt. Amen.» (Égalité. Point final. Amen.) est disponible, en allemand, pour être imprimé au format affiche ou collé sur un vêtement. D’autres actions, textes et idées sont disponibles sur le site de la SKF. - Par Vanessa Buff ref.ch, le portail des réformés/Protestinfo