Le numérique doit-il être responsable?

Camille Andrès / ©DR
i
Camille Andrès
©DR

Le numérique doit-il être responsable?

Edito
L’actualité nous oblige à nous poser toujours plus de questions sur l’impact de nos actes: on pense à l’alimentation durable, à la mobilité verte, mais nos comportements et nos outils en ligne posent eux aussi question. L'édito de Camille Andrès.

La responsabilité économique, environnementale et sociale passe-t-elle aussi par nos claviers? Poser la question, est-ce participer à une énième poussée idéologique d’une époque «moralisatrice»? Avant de nous soucier de durabilité à tous les étages, ne ferions-nous pas bien d’éduquer tout simplement au numérique? La fracture digitale est bien là et elle ne touche de loin pas que les seniors (voir p. 7). Du côté des entreprises, certaines vivent – notamment les PME – une marche forcée vers la digitalisation. Rajouter une couche de règles éthiques risquerait de compliquer encore cette étape.

Effectivement, être responsable prend du temps. Pour un·e dirigeant·e, comme pour un éditeur de logiciels, des parents… C’est rendre des comptes sur son fonctionnement, ses règles, pouvoir expliquer ses choix. Donc, s’exposer, prendre le risque d’envisager d’autres options, faire face à la contradiction.

Pour rappel, les premières démonstrations de télévision en Suisse datent de 1949, la première émission de télévision genevoise de 1954. Ses organes de régulation mettent des années à se structurer : l’Autorité indépendante d’examen des plaintes en matière de radio-télévision (AIEP) naît en 1984. A l’heure où 95 % des 15-55 ans utilisent internet quotidiennement en Suisse, selon l’OFS, quel temps avons-nous pris pour avoir des discussions collectives, dans nos entreprises, nos familles, sur nos usages et nos outils numériques?