Réhabilitons l'empathie

Camille Andres / ©Réformés.ch
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Camille Andres
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Réhabilitons l'empathie

Édito
Qu’est-ce qui différencie le soin de l’acte purement médical, le «care» du «cure»? C’est l’empathie. Mais quelle est cette qualité? D’où naît-elle, comment se transmet-elle? Peut-on l’apprendre? Voire la perdre?

Un documentaire ausculte cette faculté mystérieuse. Qui n’est pas propre au secteur médical, mais vitale dans tous les domaines où l’on a besoin de soin… et ils sont nombreux (voir p. 12-13). Dans Les Guérisseurs (Marie-Eve Hildbrand, 2021), présenté cette année en ouverture du festival Visions du réel, on suit le Dr Hildbrand, médecin cherchant à remettre son cabinet à Oron-la-Ville (VD) avant de prendre sa retraite, et, en parallèle, de jeunes internes se formant à la médecine au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV).

Sans l’empathie, la médecine n’est rien. C’est grâce à ce mélange d’écoute (qui peut être ferme), de sincère souci de l’autre (sans exagération), d’attention hyper-aiguë à des signes non verbaux, de distance respectueuse, que se construit la confiance indispensable au soin.

Si l’on peut se former à l’empathie, reste qu’elle doit venir du coeur, être sincère pour porter ses fruits. Et aucun robot ne pourra jamais la simuler. L’empathie implique, comme le raconte le film, de «recevoir des choses qu’on n’est pas toujours prêt à accepter, en tant que soignant». En tant que malade, elle demande de regarder en face des choses qu’on ne veut pas toujours affronter. Mais sans elle, pas de soin possible. Et peut-être pas de lien social tout court.