Peut-on ignorer les religions?

L’abbé Jean-Pierre Ndianyama Katumba demande aux élèves s’il est possible de faire abstraction des religions. / © DR
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L’abbé Jean-Pierre Ndianyama Katumba demande aux élèves s’il est possible de faire abstraction des religions.
© DR

Peut-on ignorer les religions?

Prélude
L’histoire des religions occupe une place de choix au Collège et Lycée Saint-Charles à Porrentruy, dans le canton du Jura. Dans cet établissement privé, une heure de cours est dispensée chaque semaine de la 9e à la 11e H.

Mi-septembre, l’abbé Jean- Pierre Ndianyama Katumba, qui enseigne l’histoire des religions aux élèves du Collège Saint-Charles, apprivoise peu à peu une classe de 9e H qu’il va accompagner jusqu’à la fin de l’école obligatoire. Un enseignement universel et non confessionnel qui se base sur la brochure des éditions Agora: Planète religions, des clés pour comprendre le monde. Dans la classe, qui compte une dizaine d’élèves, on retrouve des chrétiens, des musulmans, des jeunes sans religion et des influences mixtes.

Compréhension de base

Le cours ouvre sur la définition même d’une religion. Un concept encore quelque peu flou pour les élèves qui tentent une explication entre perception personnelle et formules toutes faites. A la question de l’abbé «est-ce important de s’intéresser aux religions?», la réponse est toutefois unanime: «Oui, parce qu’aujourd’hui, beaucoup d’événements sont liés aux religions», répond un élève qui parle pour toute la classe qui acquiesce de façon naturelle. Un petit film est ensuite projeté qui montre la ville de Paris avec de nombreuses références religieuses: Notre-Dame, le Sacré-Cœur, une boucherie halal, un homme dans la foule avec une kippa, une femme voilée… Autant d’éléments qui démontrent que le religieux fait partie du quotidien. «Qu’on le veuille ou non, les religions sont omniprésentes. Les connaître est déjà intéressant afin de pouvoir mieux vivre ensemble et comprendre les attitudes et les paroles des uns et des autres», ajoute l’abbé Jean-Pierre Ndianyama Katumba. En complément, il note encore que les religions ont apporté de nombreuses avancées sociales dans le cadre des hôpitaux, des écoles et de diverses œuvres caritatives qui soutiennent les pauvres et les plus faibles. La leçon touche déjà à sa fin. A la question «peut-on ignorer les religions?», la réponse est claire: «non». La semaine prochaine, il sera question de l’importance ou non, de la pratique religieuse.

Apports complémentaires

Ces cours s’inscrivent dans le cadre du cursus scolaire du Collège et Lycée Saint-Charles qui s’inspire du courant humaniste en plaçant le savoir et l’individu au centre. D’origine chrétienne, l’établissement est aujourd’hui encore soutenu par le diocèse de Bâle. L’abbé Jean-Pierre Ndianyama Katumba y est également aumônier et assure une présence régulière auprès des élèves.