Un dessert, trois moments de partage

Laurence Jacquey / ©DR
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Laurence Jacquey
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Un dessert, trois moments de partage

Tendance
Laurence Jacquey, cuisinière au Val-de-Ruz, réfléchit à l’impact de nos choix alimentaires sur l’environnement.

 «J’ai vécu longtemps en Norvège, Tout le mois de décembre est très convivial et rythmé par plusieurs repas de fête (Julebord), occasions de manger des spécialités de la période de Noël. Avec les voisins, les amis, les collègues… Le riz au lait, une préparation nourrissante, conviviale, dont les saveurs rappellent l’enfance, se prête bien à plusieurs formes de retrouvailles.

On peut la préparer durant le temps de l’Avent et se retrouver autour en milieu de journée, avec un verre de glögg (vin chaud aux amandes et aux épices) pour les adultes ou de jus de cassis chaud pour les plus jeunes.

Traditionnellement, ce plat est aussi partagé pour le goûter le 24 décembre. On y cache dans le riz une amande et la personne qui la trouve, reçoit un cochon en massepain, censé porter chance.

J’aime le côté très accessible de cette recette, loin des préparatifs sophistiqués. Place à la simplicité et à l’échange! Chacun peut apprêter ce plat comme il le souhaite: en le saupoudrant de sucre complet, de cacao, de miel, d’amandes grillées, d’un coulis de fruits, de cannelle ou en l’accompagnant d’une compote de fruits froide ou tiède. Pour ma part, j’opte pour le kaki. Autour de ce plat commun, tout le monde peut garder ses particularités!

Enfin, le lendemain de Noël, les restes seront servis en dessert (multekrem ou trollkrem), agrémentés de crème fouettée (ou mascarpone d’amande par exemple) et de framboises arctiques, multe, et les voisins et amis invités à partager. Une recette, trois manières de se retrouver !

Pour la préparation, il faut bien compter 45 minutes. En revanche, on peut le faire à l’avance, et le manger chaud ou froid, plutôt pratique pour les périodes chargées! Pour le riz, j’opte pour une variété de risotto du Tessin ou de Camargue. En termes d’impact carbone, cela reste acceptable. Je suis également sensible à toutes les intolérances, notamment au lactose. Voilà pourquoi je propose une option de préparation avec du lait végétal – très simple à fabriquer soi-même 24 heures avant, si l’on a un peu de temps.

Ma recette fait la part belle aux aliments locaux parce qu’il est essentiel pour moi de cuisiner avec ce que l’on trouve autour de soi, pour une question de budget, mais aussi de sens. L’aliment fait le lien entre l’humain et la nature. Cuisiner, c’est une attitude, une présence qui permet de se nourrir sur tous les plans, y compris spirituel! Quand je cuisine, je chante, je danse, je mets de la musique, je ne vois pas le temps passer: c’est une joyeuse méditation active!»

Riz au lait (risgröt)

Pour 12 personnes
6 dl de riz à risotto
1,2 l d’eau
3 l de lait végétal (riz ou amande, plus onctueux)
¾ c. à c. sel
1 bâton de vanille, gratté

Préparation
Faire bouillir l’eau, ajouter le sel et le riz.
Baisser le feu et laisser cuire jusqu’à évaporation de l’eau, ajouter le lait végétal et la vanille.
Laisser à feu doux en remuant souvent afin que la préparation n’attache pas à la casserole.
Le riz est prêt lorsqu’il est épais et onctueux et qu’il n’a plus de liquide (ajuster selon la texture souhaitée).

Lait d’amande
Tremper 100 g d’amandes la nuit (ou 8-12 h), égoutter, rincer.
Mettre les amandes et 1 l d’eau dans un blender, mixer à grande vitesse.
Filtrer avec une étamine (ou un sac à lait végétal). Bien essorer.
Le lait est prêt.

Variante : pour obtenir un lait de riz, remplacer les amandes par 100 g de riz blanc ou de farine de riz.

Riz au lait

A vous de jouer !

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