Noël solidaire

Le potager de Genolier et les «jardiniers» du premier jardin solidaire à Begnins. / ©DR
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Le potager de Genolier et les «jardiniers» du premier jardin solidaire à Begnins.
©DR

Noël solidaire

Isabelle Court
23 novembre 2021
Vulnérabilité
«Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux humains qu’il aime.» Cette année, plus que jamais nous aspirons à entendre ce message et à recevoir la paix promise par les anges aux bergers.

La crise écologique qui met en péril l’avenir de la planète et la pandémie que nous subissons depuis bientôt deux ans nous déstabilisent et nous rappellent la précarité inhérente à notre condition humaine.

Fragilité de la vie quand tout peut s’effondrer du jour au lendemain, fragilité des liens et de la cohésion sociale quand le dialogue entre pro et anti-vaccin est impossible. Alors qu’il y a quelques années, les progrès de la science et de la technique nous laissaient espérer un avenir radieux, nous réalisons aujourd’hui avec anxiété notre vulnérabilité et l’illusion de nos sécurités.

Pour reprendre en main notre destinée, pour que se réalise la paix annoncée par les anges, il s’agit de retrouver le véritable sens de Noël. La paix est un don de Dieu dont nous sommes responsables et qui implique notre justice et la suppression de tout ce qui opprime, marginalise ou prive un être humain de sa dignité.

Oublions le clinquant de Noël et rappelons-nous la dimension politique et sociale de la naissance de Jésus. Car à Noël, pour reprendre l’expression de Christian Bobin, c’est le Très-Haut qui se fait Très-Bas pour descendre dans la fange de notre humanité. C’est Dieu qui devient l’un de ces démunis, l’un de ces rejetés, l’un de ces méprisés. Bien loin des images d’Epinal de notre enfance, la crèche, c’est cette fragile embarcation qu’empruntent les migrants qui traversent la Méditerranée au péril de leur vie; l’étable, c’est cette pièce unique, au loyer exorbitant, à Nyon ou dans nos villages riches, où l’on cache ceux que notre société préfère ignorer et exploiter pour quelques francs de l’heure.

Et si cette année nous vivions un Noël solidaire? Un Noël pour nous mettre au diapason de ce Dieu qui ne craint pas de manifester sa force par la faiblesse.

Alors sera réalisée l’espérance de Mère Teresa: «C’est Noël chaque fois que vous souriez à votre frère et lui tendez la main, chaque fois que vous vous taisez pour écouter quelqu’un, chaque fois que vous tournez le dos aux préjugés qui relèguent les opprimés aux confins de leur isolement, chaque fois que vous espérez avec les prisonniers, ceux qui sont chargés du poids de la pauvreté physique, morale ou spirituelle, chaque fois que vous reconnaissez avec humilité vos limites et votre faiblesse.»

Pour vivre un Noël solidaire: