Roumanie: l’aide aux réfugié•es ukrainien•nes s’organise

Réfugiés ukrainiens / © EPER
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Réfugiés ukrainiens
© EPER

Roumanie: l’aide aux réfugié•es ukrainien•nes s’organise

L’Entraide protestante suisse (EPER), active depuis longtemps en Roumanie, y réorganise ses actions pour répondre à l’afflux de réfugié•es ukrainien•nes. Sa responsable de communication, Joëlle Herren, s’est rendue sur place.

Comment se passe l’afflux de réfugié·es?

JOËLLE HERREN Ce n’est pas un afflux massif comme en Pologne, plutôt des arrivées disparates en voiture, bus, train ou à pied. Certain·es ne souhaitent pas quitter le territoire ukrainien et se basent dans toute la région du sud du pays, soit car ils ne savent pas où aller d’autre, soit car ils pensent retourner chez eux un jour. Certains ne font que transiter pour rejoindre leurs proches en Allemagne, Pologne, Turquie ou Espagne. D’autres enfin traversent la frontière et n’ont aucune idée de là où aller. Il est très important de pouvoir les aider, les loger le temps qu’il faut pour leur permettre de prendre des décisions.

Comment vos organisations partenaires organisent-elles cette aide?

Elles sont plutôt actives dans les soins à domicile et l’aide sociale; l’aide humanitaire est un nouveau métier pour elles. Mais tout le monde s’est mobilisé pour mettre en place un accueil aux frontières terrestres ou dans les gares, et offrir des centres d’accueil temporaires. Nous faisons aussi des distributions de nourriture, d’eau et d’articles d’hygiène en Ukraine.

Quels besoins avez-vous immédiatement identifiés?

Je ne crois pas que les personnes meurent de faim ou de froid: les centres d’accueil montés à la hâte fonctionnent bien, mais tous ne sont pas opérationnels et il manque du matériel et des traducteurs. Et puis de l’aide psychologique est nécessaire. Tout comme des conseils pour savoir quel pays est susceptible de les accueillir, vers qui se tourner. Personne n’a une vue d’ensemble de la situation. En fait, une fois les réfugiés extraits des bombardements et placés en sécurité, tout commence véritablement. Certains espèrent rentrer. Pour ceux qui vont rester, nos partenaires ont déjà commencé à travailler à l’intégration. Les Suisses ont été incroyablement généreux. L’argent que nous récoltons servira aussi à l’accueil des Ukrainien·nes en Suisse.

Existe-t-il des difficultés, des réfugié·es d’origine africaine refoulé·es, des mineur·es non accompagné·es, etc. ?

Les seuls réfugiés africains que j’ai croisés en fuite de Kiev étaient nigérians et n’ont pas eu de peine à passer en Roumanie. L’enjeu, c’est d’avoir un passeport. Un bébé était né deux jours avant la guerre et n’était pas reconnu. Or, aux frontières, les papiers sont contrôlés: ne pas en avoir est un problème. Les mineur·es non accompagné·es sont identifié·es par la police et acheminé·es de manière sûre vers leurs proches.

Comment passer de l’aide sociale à l’aide humanitaire, désormais?

A court terme, il faudra une réponse de masse très agile. Par exemple, l’EPER veut donner du cash aux réfugié·es (entre 50 et 150 francs selon la situation et le pays). Cela permet à chacun d’allouer son argent à ce qui lui est nécessaire: chaussures, billet de train, carte téléphonique… C’est une question de dignité, à notre avis. L’idéal serait de distribuer des cartes de paiement électronique pour éviter qu’une personne ne reçoive de l’aide en double. Il va falloir former nos partenaires sur place et renforcer notre présence en Roumanie auprès de nos trois organisations associées. Nous comptons aussi agir directement en Ukraine, dans des lieux où il n’y a pas d’organisations internationales et où les besoins sont énormes. Il y a eu une solidarité massive de la part de la société civile, mais ça ne peut tenir ainsi sur la durée, car les gens commencent à être épuisés. Sans compter que le travail social auprès des personnes vulnérables continue son cours.

Infos et dons : www.eper.ch

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