Une maison dédiée aux expériences sociales et écologiques

Liliane Rudaz espère réunir différents publics à Sévelin. / ©Camille Andres
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Liliane Rudaz espère réunir différents publics à Sévelin.
©Camille Andres

Une maison dédiée aux expériences sociales et écologiques

Liliane Rudaz
Entre Fablab et café bobo, l’Eglise réformée veut faire naître dès 2022 une maison de la diaconie et des solidarités à Lausanne.

Comment transformer un carré de béton des années 1970 en un espace d’accueil chaleureux et ouvert aux initiatives? C’est le défi du conseil de service communautaire Présence et solidarité de la Région Lausanne. Ses membres souhaitent transformer le centre paroissial de Sévelin à Lausanne en une «maison de la diaconie». La municipalité devrait leur donner un coup de pouce, en rénovant les lieux dans l’année, décision probablement entérinée par un vote du conseil communal début 2022, après un premier avis positif en commission. La gestion des lieux sera assurée par des membres du conseil de service communautaire et des personnes proches du futur projet. Deux mi-temps professionnels permettront de faire vivre cette idée. Explications avec Liliane Rudaz, diacre solidarités EERV en milieu urbain et présidente du conseil du service cantonal Santé et solidarité.

Ce centre paroissial sera désormais géré au niveau régional par l’Eglise, quel intérêt?

D’un lieu généraliste, nous pourrons en faire un espace spécialisé sur les questions de solidarité et de transition écologique et sociale. Des thématiques qui d’habitude ne se croisent pas. Les personnes en situation de précarité estiment que les choix écologiques coûtent cher, qu’elles n’en ont pas les moyens… Or c’est précisément le contraire! Les préoccupations écologiques et sociales sont communes. Il sera important aussi d’adjoindre à ces deux mondes un troisième, celui de la spiritualité, spécifique à l’Eglise.

Cette activité spirituelle sera-t-elle protestante uniquement?

L’équipe qui gère les lieux sera dans un premier temps réformée, mais elle aura une ouverture œcuménique, voire interreligieuse. Avec Sandrine Ruiz, présidente de l’Union vaudoise des associations musulmanes (UVAM), nous nous disions que la diaconie pourrait être une autre manière de relier les communautés religieuses. Elle permet de s’unir autour d’une cause et non d’un débat clivant. C’est une autre manière d’expérimenter le vivre-ensemble et une autre façon de pratiquer le dialogue interreligieux.

Comment seront intégrés les autres services de diaconie (Evangile en chemin, pastorale de rue…)?

Nous laissons la Pastorale de la rue se restructurer en ce moment: certaines de ses activités pourraient se passer à Sévelin, mais il est trop tôt pour décider. Une chose est sûre: notre lieu agira en complémentarité d’autres espaces d’accueil comme le Point d’appui ou le Centre social protestant, notamment pour ce qui est des horaires, afin de couvrir le besoin d’accueil le plus largement possible. Beaucoup de personnes ont besoin d’un endroit où trouver simplement du lien social gratuit, sans dimension «utilitaire», et cette offre décline.

Le lieu devrait aussi être largement ouvert aux associations, aux troupes de théâtre par exemple, et créer des synergies entre univers différents. On s’appauvrit à rester hermétiques. Mon rêve serait de faire de Sévelin un énorme salon avec différents recoins cosy: un endroit pour boire un verre, un autre pour lire, ou faire de la couture, ou des jeux, et réunir des personnes de différentes générations… Je vois cet endroit aussi chaleureux qu’une maison, et ouvert à l’expérimentation. Que celles et ceux qui viennent puissent s’approprier ce lieu, et ne pas être seul·es.

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