Réfugiés ukrainiens : l’aventure de l’accueil

Catherine Martin-Mehr et Isabelle Rubin avec quelques-un·es de leurs protégé·es devant la maison mise à disposition par DM à Longirod. / © Nathalie Ogi
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Catherine Martin-Mehr et Isabelle Rubin avec quelques-un·es de leurs protégé·es devant la maison mise à disposition par DM à Longirod.
© Nathalie Ogi

Réfugiés ukrainiens : l’aventure de l’accueil

Nathalie Ogi
2 juin 2022
Générosité
Dans un élan de générosité, ils ont accueilli des réfugié·es ukrainien·nes. Une expérience humaine inédite et riche, mais qui comporte aussi ses défs. Témoignages.

Les trottinettes sont sagement alignées contre la façade. A l’intérieur, les enfants jouent à l’abri du soleil. Depuis la fin mars à Longirod, dix-neuf Ukrainien·nes logent dans une maison de DM (anciennement Département missionnaire). Un projet rendu possible grâce au soutien du pasteur Florian Bille, de deux conseillères de paroisse, de la commune et de bénévoles du village. «Tout se passe bien. Même si la cohabitation entre les familles n’est pas toujours évidente, chacun fait son possible. J’ai été très impressionnée par l’accueil des habitants, la générosité des producteurs qui offrent des produits locaux», explique Catherine Martin-Mehr. Avec la municipale Isabelle Rubin, elle s’implique depuis près de deux mois pour aider ses protégé·es.

Traumatismes

Les questions administratives étant réglées, les cours de français mis en place et les enfants scolarisés, c’est à présent l’avenir qui interroge. Beaucoup de réfugié·es manifestent le désir de rentrer. En tant qu’ancienne humanitaire, la conseillère de paroisse s’inquiète déjà des traumatismes qui pourraient surgir. Deux psychologues parlant ukrainien ont donc été mobilisées. Bientôt, il s’agira aussi d’occuper les enfants durant l’été. En attendant, Catherine Martin s’en va apporter du pain à une autre famille hébergée dans le village.

Le pasteur de la paroisse de Gimel-Longirod est pour beaucoup dans la mise en place de cet impressionnant réseau de solidarité. C’est lui qui a facilité l’accueil d’une septantaine d’Ukrainien·nes dans la région. Lui-même en héberge quatre depuis deux mois. «Pour nous, c’est facile, les parents parlent anglais et la famille vit dans un logement indépendant», relève Florian Bille. Trois à quatre fois par semaine, les repas sont pris ensemble. Lorsque l’un de leurs hôtes accuse un coup de déprime, le pasteur et son épouse offrent leur soutien moral. Ils ont également proposé leur aide dans les démarches administratives souvent complexes, comme pour l’obtention du fameux permis S qui vient seulement d’arriver.

«Grande colocation»

Choqués par les images de la guerre, Sarah Vermot et son ami ont eu le même élan envers deux Ukrainiennes, une mère et sa fille de 12 ans. «Nos invitées sont arrivées de Kiev à la mi-mars. Depuis, elles occupent une chambre et mon ancien bureau», explique la jeune enseignante en classe d’accueil. Dans le vaste trois-pièces des hauts de Gimel, nul problème de proximité. Seule la salle de bain est très convoitée. «Mais j’ai vécu en colocation et je sais ce que c’est que de hurler que l’on va prendre sa douche le matin.»

Un mois intense

Avec les beaux jours, la cohabitation est devenue plus aisée. C’est surtout le premier mois qui a été intense émotionnellement, logistiquement et administrativement. Le jeune couple a passé des heures à remplir les documents pour l’aide d’urgence. Il a aussi fallu patienter toute une journée au centre fédéral de Boudry (NE) pour enregistrer les hôtes. Enfin, après avoir connu de gros soucis au début, la communication est devenue plus facile. «On parle un nouveau créole, un savant mélange de français, d’anglais et d’ukrainien», plaisante Sarah. Après des hauts et des bas, le couple salue une très belle expérience avec deux personnes «merveilleuses». «On n’a pas fxé de date limite. On les accueillera le temps qu’il le faut.»

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