La sainte cène pendant et après la pandémie

La sainte cène pendant et après la pandémie / © Pixabay
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La sainte cène pendant et après la pandémie
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La sainte cène pendant et après la pandémie

Christophe Collaud, pasteur
28 avril 2021
Rite
La cène est souvent perçue comme «optionnelle» dans notre Eglise réformée. La pandémie nous a contraints à faire sans, à tel point que certains en ont éprouvé le manque. Aujourd’hui, la cène retrouve aujourd’hui sa place de sacrement central dans notre vie de foi.

Mais qu’est-ce que le sacrement de la cène? C’est ce moment où la présence du Christ se fait visible, palpable, au cœur de notre monde. Où la communauté prend réellement sens puisqu’elle devient à son tour le corps du Christ vivant dans le monde. La Parole a été lue, elle a été prêchée, mais elle reste toujours insaisissable. Dans la cène, la Parole devient concrète. Pas toujours plus compréhensible, mais elle devient sensible. La Parole s’est faite chair et elle prend l’aspect du pain et du vin. La Parole prend l’aspect d’une communauté rassemblée autour de la table.

Quand on prend la sainte cène, on parle de «prendre la communion»: communion de quoi? Communion de qui avec qui? D’abord, communion de l’être humain avec le Christ. Le sacrement devient l’instant où l’immédiateté de la relation de l’individu avec le Ressuscité se rend visible. La Parole se donne non seulement en mot, mais dans également dans la douce caresse du pain et du vin. Elle vient nous tendre la main, nous serrer dans ses bras : ces gestes dont nous mesurons plus que jamais la valeur maintenant que nous en sommes privés. Mais l’individu n’est pas seul face à la table de communion, il n’est pas isolé dans sa rencontre avec le Christ. Il fait partie d’une communauté, de l’Eglise. La cène, nourrit par un même corps, la communauté devient à son tour, un seul corps : les individus font communion les uns avec les autres, dans le Christ.

Décrivant ainsi la sainte cène, j’ai volontairement insisté sur l’aspect charnel de celle-ci. Car le problème est bien là. La cène met en jeu les corps, la chair et le sang, la proximité et le rapprochement. Nous sommes bien loin de la distanciation sociale préconisée aujourd’hui! Mais, n’oublions pas que la liturgie est un langage. Comme tout langage elle peut être traduite. J’entends par là que d’autres gestes, d’autres actes peuvent exprimer notre communion au Christ et les uns avec les autres dans le corps de ce même Christ. Et la liturgie a été traduite! Grâce à un travail de chacun et de chacune. Ici on a vu des photos fleurir dans les églises pour rappeler la communauté malgré le confinement. Là, des petits cierges que l’assemblée allumait, une lumière qui se répandait comme le Christ se répand dans nos cœurs. Ici, des pierres déposées sur la table afin d’exprimer une communauté en construction. Là, une liturgie traditionnelle où manquaient juste la fraction du pain et l’élévation de la coupe.

Nous avons redécouvert plus intensément encore, le sens de certains passages de la liturgie: la demande de l’Esprit qui soude la communauté et qui permet la communion avec le Christ; le baiser de paix qui s’est dit par des regards brûlant de bienveillance; le rappel de la mort et de la résurrection de notre Seigneur qui fonde notre espérance dans le renouveau de notre monde.

Et après, que ferons-nous de l’expérience acquise? Quoi qu’il advienne, notre Eglise aura appris une chose très importante: la Parole se donne de multiples manières. La cène est un langage qui se parle avec divers accents selon les traditions et les situations, mais un langage qui toujours redit la même chose: notre communion au Christ et les uns avec les autres dans le Christ.

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