Avoir ou ne pas avoir l'âme militante

Avoir ou ne pas avoir l'âme militante / © Mathieu Paillard
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Avoir ou ne pas avoir l'âme militante
© Mathieu Paillard

Avoir ou ne pas avoir l'âme militante

Sylvane Auvinet
26 octobre 2021
Revendications
En politique comme dans la vie spirituelle, il est utile de manifester, de militer, de demander. Jésus fait remarquer combien c’est efficace, dans la relation entre amis aussi bien qu’avec Dieu.

Les manifestations et les grèves ne font pas l’unanimité, même auprès des personnes acquises à leur cause. Déambuler au milieu d’une foule scandant des slogans n’est pas du goût de chacun∙e. Et puis, est-ce vraiment utile? Eh bien, pour ce qui est de la cause féminine, oui! Une étude de l’Université de Lausanne le démontre: après chaque grève des femmes une amélioration significative de leur condition a vu jour.

On peut avoir l’impression que descendre dans la rue est inutile, que c’est la voie politique qui fait la différence. Or, les deux semblent fortement liés. Cinquante ans se sont écoulés depuis que les femmes ont obtenu le droit de vote et d’éligibilité. Le processus est long et les grandes manifestations, semble-t-il, jouent un rôle décisif. En 1991, la grève féministe a accéléré l’entrée en vigueur de la loi sur l’égalité. Après celle de 2019, relayée par la campagne Helvetia Ruft, la représentation féminine des élues a largement augmenté. Aujourd’hui, le canton de Neuchâtel est le premier à avoir une majorité de femmes au législatif. Au Conseil national, qui compte en son sein quarante-deux pour cent de femmes, le vote féminin a fait basculer le résultat à plus d’une reprise, notamment pour des questions d’écologie et d’égalité, ainsi que sur certaines questions sociales. De grandes avancées ont été faites ces dernières décennies grâce à des femmes qui n’ont eu de cesse de demander, à grand bruit parfois, les mêmes droits que les hommes. Ces progrès montrent aussi une volonté du peuple suisse d’avancer ensemble, hommes et femmes, dans une amitié réciproque. Après de tels résultats faut-il lutter encore? Il est à noter que l’ami importun que Jésus prend en exemple ne dérange pas la famille de son voisin pour lui-même, mais pour répondre au besoin d’un autre. Oui, il est toujours d’actualité de réveiller les consciences sur le fait que de nombreuses femmes souffrent encore de discrimination. C’est la tâche que se sont donnée les 246 députées de la Session des femmes qui se tient au Parlement les 29 et 30 octobre. Elles se penchent sur différents domaines sensibles, tels que la science et l’agriculture, le travail de care, le travail bénévole, l’égalité au travail et à la retraite, les questions juridiques et la protection contre la violence. A l’issue de la Session, des revendications concrètes sont présentées au Parlement et au Conseil fédéral. Après l’appel tonitruant des manifestations vient le temps de réitérer les requêtes, de les expliquer, de dire pourquoi elles sont importantes: la nuit est longue jusqu’à ce que l’ami se lève. 

Chez Luc, la parabole de l’ami insistant apparaît comme une réponse de Jésus à la question «apprends-nous à prier». Elle figure tout de suite après le Notre Père.

Texte biblique

Supposons ceci: L’un d’entre vous a un ami qu’il va trouver à minuit pour lui dire: «Mon ami, prête-moi trois pains ! Un de mes amis vient d’arriver de voyage.»

Et supposons que l’autre lui réponde de l’intérieur: «Laisse-moi tranquille! Mes enfants et moi sommes au lit. »

Eh bien je vous l’affirme, même s’il ne se lève pas par amitié, il se lèvera et lui donnera tout ce dont il a besoin parce que son ami insiste sans se gêner.

Et moi je vous dis: Demandez et vous recevrez!
Extraits de Luc 11: 5 - 9 (Bible en français courant)
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