«Comment tu t’appelles?»

Pas d’anonyme à ses yeux! / © jotily / Getty Images
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Pas d’anonyme à ses yeux!
© jotily / Getty Images

«Comment tu t’appelles?»

Pierrette Fardel
2 mars 2022
Préjugés
Retour sur une belle leçon de vie offerte par des catéchumènes lors d’un week-end.

«Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez…» Mat. 7, 1

Pour animer une rencontre de KT, je n’aurais pas proposé ce texte s’il n’avait été choisi par des catéchumènes! Plus de trente ados de 14 ans, la moitié du Pays-d’Enhaut et l’autre moitié «d’Enbas», se sont retrouvés à Rougemont. Deux groupes différents, qui se regardent à distance le samedi matin et qui deviennent inséparables 24h après, au point de faire des projets pour se retrouver… Que s’est-il donc passé?

Le dimanche matin, nous avons préparé en plusieurs groupes une célébration: déco, chant, prière… Quatre ados ont choisi la partie biblique et ont voulu parler du jugement en choisissant ces paroles de Jésus.

Une participante a dit avoir été très interpellée par la manière dont ils se sont tous regardés le samedi matin, au travers des préjugés sur ceux d’en haut et ceux d’en bas. Et les quatre ont préparé comme «prédication» un moment d’échange avec tout le groupe, sur le regard posé les uns sur les autres.

Ces trente ados ont fait alors une analyse magnifique sur la manière dont les rencontres se font et comment nous pouvons aller plus loin que les préjugés, les étiquettes!

Certains d’en haut ont pu dire les idées préconçues qu’ils avaient sur ceux d’en bas et l’inverse! Certains d’en bas ont avoué découvrir un autre mode de vie et être très impressionnés par un ado venu au camp avec son tracteur pour mettre en place une tyrolienne! Ce moment de «confessions» de ce qui s’est passé dans leur tête a été très touchant, plein de vérité et de respect.

L’un d’eux a expliqué qu’au début c’était comme si les autres, qu’il ne connaissait pas, n’étaient que des silhouettes, des visages… Mais tout a changé au moment des jeux pour faire connaissance, où des prénoms ont été mis sur des visages! Comme si les silhouettes prenaient vie, comme si de savoir le prénom faisait exister l’autre!

Connaître un prénom, reconnaître que l’autre existe en tant que personne différenciée, sortie de l’anonymat, n’est-ce pas une bonne manière d’aller au-delà des préjugés, des présupposés?

Alors, de cette remarque d’un ado et à la lumière de ce texte, j’y trouve des chemins pour nous aider à être moins prompts dans nos jugements, nos a priori, nos impressions les uns envers les autres.

Chacune, chacun de nous porte un nom qui nous différencie, nous sommes toutes, tous quelqu’un. Et même aux yeux de Dieu, puisqu’Il nous connaît par nos noms et que, dans la foule, il n’y a pas d’anonyme à ses yeux!