Changer pour réussir la transition écologique

Une table ronde sur l’efficacité de la transition intérieure en vue d’une transition écologique s’est tenue en février à la chapelle de la Maladière de Neuchâtel. / ©DR
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Une table ronde sur l’efficacité de la transition intérieure en vue d’une transition écologique s’est tenue en février à la chapelle de la Maladière de Neuchâtel.
©DR

Changer pour réussir la transition écologique

Volonté
Une table ronde sur l’efficacité de la transition intérieure en vue d’une transition écologique s’est tenue en février à la chapelle de la Maladière de Neuchâtel. Un domaine dans lequel les Eglises ont un rôle à jouer, à condition qu’elles l’assument.

«Rien ne changera véritablement et durablement au-dehors si rien ne change au-dedans», a souligné Mark Haltmeier lors de son intervention. Pour ce gérant d’une entreprise informatique durable et cofondateur d’une épicerie participative, il est primordial de penser différemment notre rapport au monde pour ne plus faire les choses par contrainte, mais parce que cela vient d’une envie, d’un désir de prendre soin de la vie, de la nature et des générations futures. Il a aussi souligné le rôle fondamental des actions concrètes à petite échelle, là où chacune et chacun peut vraiment faire une différence. 

Un défi pour les Eglises

Egalement invité pour l’occasion, Benoît Ischer, théologien et coordinateur de la plateforme Transition écologique et sociale de l’Eglise réformée vaudoise, s’est exprimé sur le rôle de la transition intérieure dans les paroisses: «Les Eglises doivent à la fois combler leur propre vide, et donc elles-mêmes faire une transition intérieure, se rappeler à quoi elles servent en tant qu’Eglises, s’interroger sur le sens profond de ce que veut dire être Eglise, ce que veut dire être chrétien et chrétienne aujourd’hui et sur les actions concrètes que cela engage. Ce n’est que comme cela qu’elles pourront participer à une vision plus large de la société et à une transition intérieure et intégrale que notre société doit vivre par rapport aux enjeux écologiques et sociaux de notre temps.» Pour le théologien, cette démarche est tout sauf évidente. Selon lui et sans aucun jugement de valeur, les Eglises historiques doivent avant tout se rendre compte qu’elles ont un déficit de convictions de fonds et qu’elles sont fondées sur des modèles qui se rapprochent d’un mimétisme de ce qui se faisait avant. De plus, elles doivent comprendre que les questions écologiques et sociétales les appellent à une conversion écologique, ce qui suscite beaucoup de résistance et une prise de conscience énorme. 

Place au collectif

Fer de lance du hors-série de notre journal consacré aux questions écologiques et spirituelles, notre collègue Camille Andres a souligné l’importance de faire évoluer une démarche personnelle de transition intérieure vers un travail plus communautaire qui implique un engagement fort des Eglises. Un point de vue partagé largement par l’ensemble de l’assemblée, avec peut-être une phrase à retenir : «Lorsque l’on rêve seul, c’est un rêve. Lorsque l’on rêve ensemble, c’est le début de la réalité.»

Lors de la discussion ouverte, plusieurs participants ont fait part d’un certain découragement face à une géopolitique mondiale sur laquelle on ne peut avoir que très peu d’influence. Ce à quoi le théologien Benoît Ischer a rétorqué que le christianisme donnait une forme d’espérance dans son message. Il a en effet suffi d’un homme entouré d’une poignée de fidèles pour déstabiliser tout l’Empire romain, jugé alors inébranlable. Il a été également souligné que face à l’urgence climatique les réflexions portant sur la transition intérieure pourraient être apparentées à un luxe de privilégiés, tout en étant peut-être la clé du changement.

Pour celles et ceux qui aimeraient creuser le sujet, plus d’infos sur notre hors-série Dieu, la nature et nous sont disponibles sur www.reformes.ch/hors-serie

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