La météo assommante de la semaine passée m’a fait penser aux phrases du livre biblique de l’Ecclésiaste. Régulièrement y revient l’expression, passée dans le langage courant, qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Dans ce petit livre de sagesse de la Bible, l’auteur s’attache à montrer que beaucoup de choses que nous recherchons, notamment le savoir et le pouvoir, sont poursuite du vent, vaines, inutiles malgré ce que nous pensons. Qu’au lieu de faire l’essentiel, nous courrons souvent après ce qui passe, ce qui est insaisissable.

Si on peut lire ce texte de manière pessimiste, ce livre montre aussi combien les choses simples, comme boire, manger et aimer, sont celles qui sont vraiment essentielles à la vie.

Et voici que pour nous, il y a du nouveau sous le soleil. Plus exactement, dans la force du soleil et des chaleurs. Les humains ont marqué la planète de leur empreinte, permettant notamment aux éléments de gagner en puissance à mesure qu’on pensait les dominer.

La lecture de ce livre peut nous aider à éviter de chercher à tout prix une solution parfaite à ce problème, comme elle peut nous aider à ne pas vivre sur le mode « après moi, le désert ».

L’auteur de ce livre nous invite à nous interroger sur ce que nous voulons préserver, sur ce que nous voulons pouvoir offrir à celles et ceux qui viennent après nous. Le monde sera différent, c’est un fait. Mais il n’est pas condamné à être complètement désagréable et hostile. Ensemble, nous pouvons trouver comment garder une place pour la joie, pour la fête, pour l’amour. Pas de manière naïve, mais avec une vraie volonté à la fois de résister, de défendre ce qui nous semble juste et bon et en même temps de changer ce qui peut l’être encore en bien.

Il n’y a donc rien de nouveau sous le soleil, c’est exact. Mais il n’y a pas seulement la poursuite du vent, il y a aussi encore et toujours la douce brise de l’espérance, qui en soufflant sur et en nous nous rafraîchit et nous donne la force dont nous avons besoin pour relever les défis qui s’offrent à nous.