L’avenir financier dans le viseur des Églises réformées Berne-Jura-Soleure

Les délégués au Synode des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure se sont réunis les 18 et 19 août à Berne pour leur session d'été. / © Michael Stahl
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Les délégués au Synode des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure se sont réunis les 18 et 19 août à Berne pour leur session d'été.
© Michael Stahl

L’avenir financier dans le viseur des Églises réformées Berne-Jura-Soleure

20 août 2020
Le Synode d’été des Églises réformées Berne-Jura-Soleure a été l’occasion d’élire une femme à la tête de l’exécutif, mais aussi d’adopter une nouvelle stratégie financière.

C’est une femme qui prendra les rênes des Églises réformées Berne-Jura-Soleure à la mi-septembre. La pasteure bernoise Judith Pörksen Roder a été élue à la présidence du Conseil synodal (exécutif) par le synode (organe délibérant), en ouverture de la session d’été des 18 et 19 août à Berne. Elle succédera à Andreas Zeller, membre du Conseil synodal depuis vingt et un, dont treize à la présidence. Un vote symbolique, mais aussi de confiance à l’égard de la direction de l’Église, dont la candidate est membre depuis avril 2019.  

L’impact de la conjecture

Mais cette élection historique ne saurait avoir fait de l’ombre aux questions financières, qui ont largement occupé cette session. Le Conseil synodal a présenté une nouvelle stratégie financière «qui tient compte de l’évolution de l’environnement de l’Église et qui crée des possibilités d’action ciblées en cas d’imprévus». En effet, l’Église doit non seulement faire face à la diminution du nombre de ses membres, mais en récupérant les contrats de travail du corps pastoral des mains de l’État: en vertu de la nouvelle loi sur les Églises bernoises entrée en vigueur le 1er janvier dernier, elle devient employeur. À cela s’ajoute des négociations (en 2023) pour les contributions cantonales qui seront perçues dès 2026. Sans compter les conséquences économiques de la crise du coronavirus. Autant de points qui pourraient avoir un impact sur les finances de l’Église.  

Pour l’exécutif, il s’agit donc de bien gérer les ressources à disposition, en constituant notamment un excédent de bilan de 15 millions de francs, mais aussi en fixant des priorités. Le Synode a pris acte de cette stratégie et a, par la même occasion, validé les comptes 2019 excédentaires de 3,6 millions de francs, qui après réduction des dépenses de fonctionnement, s’élèvent à 2,9 millions de francs.

Un Synode solidaire

Les préoccupations financières se sont faites sentir lors des débats sur des crédits d’engagement, à poursuivre pour quatre ans. Prudente, la commission des finances a recommandé que les montants soient alloués pour un an seulement, permettant ainsi le réexamen des soutiens. Un avis qui n’a pas fait l’unanimité.

«L’intégration a besoin de moyens à long terme», a scandé la fraction Groupe Synode ouvert, s’agissant du soutien en faveur des personnes assumant une fonction dirigeante au sein des Églises issues de la migration. Une opinion partagée par la fraction jurassienne qui a relevé la richesse des échanges à cultiver dans ce cadre. Même ligne concernant le programme œcuménique d’accompagnement en Palestine et en Israël. Le conseiller synodal Ueli Burkhalter a insisté: «Il est important que nous soyons une Églises solidaire, même si les ressources manquent.» Le Synode a tranché et reconduit les crédits pour quatre ans.

Et aussi

Lors de cette session, les délégués ont accepté la réaffiliation à l’association Reformierte Medien, quittée en 2017 en raison des pertes financières de l’association, aujourd’hui assainies. La charte conjointe aux trois ministères pastoral, diaconal et catéchétique a été adoptée après de longs débats. Le texte clarifie les capacités, compétences et conditions nécessaires à l’exercice des ministères. De nombreux délégués ont reproché l’exhaustivité et le manque de concision du texte. Quant à la fraction jurassienne, elle a regretté que la différence de statut des diacres romands ne soit pas assez prise en compte. Enfin, le Synode a pris acte du bref rapport faisant part de l’évolution économique préoccupante du Centre de Sornetan, la question de son avenir est repoussée à la session d’hiver.