Des chrétiens engagés pour la paix

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Des chrétiens engagés pour la paix

28 juillet 2005
Depuis 90 ans, des chrétiens de toute obédience s’engagent en faveur de la paix sous la bannière du Mouvement international de la Réconciliation
Rencontre à Concise avec l’animatrice de la petite section romande, active sur tous les fronts.

C’était en 1914. Deux hommes se serrent la main sur un quai de gare à Cologne. La guerre vient d’éclater ; ils quittent à peine un rassemblement oecuménique. Et partagent en commun la certitude de l’absurdité de tuer un frère en Jésus-Christ. L’idée du Mouvement international de la Réconciliation (MIR) est née, même s’il faudra attendre la fin du conflit pour la voir pleinement réalisée.

Depuis 90 ans, grâce à des chrétiens de différentes Eglises, le MIR apporte donc sa contribution à l’édification d’un monde sans violence. « Le MIR s’enracine dans ce double aspect existentiel : un pied dans le concret, un pied dans la spiritualité, comme un pèlerin qui sait d’où il vient et où il ira mener son pacifique combat ». Catherine Meylan a repris il y a trois ans le seul poste salarié de la section romande du MIR. La petite branche d’un grand arbre, puisque le mouvement est international. Présent sur les 5 continents et dans 66 pays, regroupant plus de 140'000 membres, il est beaucoup plus connu sous son appellation anglaise, l’IFOR ( International Fellowship of Reconciliation), disposant notamment d’un statut consultatif aux Nations Unies et à l’UNESCO.

« Martin Luther King en était membre », rappelle Catherine Meylan. A Lausanne, le Centre Martin Luther King est ainsi une émanation du MIR, même si cette filiation est devenue confuse depuis son changement de nom. « Dans le monde, le MIR se trouve d’ailleurs à l’origine de l’objection de conscience, même si d’autres avaient préparé le terrain », souligne encore Catherine Meylan.

Dans sa maison de Concise (VD), qui lui sert aussi de bureau et de lieu de réunion, s’entassent à la fois une riche documentation et les traces des multiples actions entreprises. « La branche suisse allemande est davantage politisée, elle insiste surtout sur la formation civile des gens. Pour moi, on ne peut pas oeuvrer pour la paix si on ne l’est pas avec soi-même ».

Chrétien mais non confessionnel

Interventions dans des cultes, lors de leçons de catéchisme, organisations de séminaires et de rencontres, pèlerinage à pied tous les deux ans, le MIR romand vise un double but : être un lieu de dialogue, de ressourcement et de formation à la non-violence pour ses membres, quelques centaines. Ceux-ci s’engagent à adopter certains principes de vie, convaincus que le respect d’autrui et la non-violence sont des facteurs de transformation personnelle et sociale.

Le MIR intervient aussi dans les Eglises comme dans la société, en tant que « ferment de justice et de paix, dans l’esprit de l’Evangile ». Le mouvement se réclame donc clairement de la foi chrétienne, mais avec une ouverture oecuménique et une volonté non confessionnelle. Il se trouve aussi en réseau sur le plan suisse et international, avec des associations religieuses ou laïques engagées pour la promotion de la paix. « Nous avons notamment participé au premier Salon des Initiatives pour la Paix, qui s’est tenu à Paris l’an dernier », relève Catherine Meylan.

Lors de la prochaine grande exposition consacrée à Nicolas de Flue, en septembre prochain à Lausanne, le MIR proposera 3 « ateliers pour la paix »* où les participants seront appelés à un « travail de pacification intérieure susceptible de nous aider à mieux vivre en artisans de paix au coeur de la cité ».

*UTILE

3 ateliers pour la paix, les 13, 20 et 27 septembre prochains de 20 à 22 heures, à la salle paroissiale de Chailly (VD). Renseignements et inscriptions au 021/661.14.15

- Site Internet de l’IFOR : http://www.ifor.org