1 mai 2023

L’Évangile sur les ondes : 100 ans de cultes radiophoniques (1923-2023)

Dès les balbutiements de la radio dans les années 1920, des pasteurs se sont intéressés à ce nouveau média, rapidement perçu comme un moyen pour faire rayonner l’Évangile. C’est ainsi qu’il y a 100 ans, le 18 mai 1923, le premier culte est diffusé sur les ondes romandes, une pratique qui a perduré jusqu’à aujourd’hui. L’histoire des cultes radiodiffusés est particulièrement riche. Elle s’inscrit dans celle de la radio elle-même, des premières expérimentations à la création et à l’évolution de la Société suisse de radiodiffusion (SSR). Elle témoigne des particularités techniques, sociales et culturelles de ce média strictement sonore auquel le culte s’est adapté. Cette histoire révèle aussi les rapports ambigus qu’entretient l’Église avec les nouveaux moyens de communication, outils d’évangélisation ou menaces pour la tradition. Enfin, les cultes radiodiffusés sont une porte d’entrée pour étudier l’œcuménisme, les relations entre les différentes Églises cantonales ainsi que les rapports qu’entretiennent les Églises avec une institution de service public tout au long du 20e siècle.
Chapitre 01
Allo le ciel, ici Cointrin! Le premier culte radiophonique de Suisse
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Allo le ciel, ici Cointrin! Le premier culte radiophonique de Suisse
Walter Studer - Musée Suisse de la Communication

Chapitre 01 - Allo le ciel, ici Cointrin! Le premier culte radiophonique de Suisse

L’histoire des cultes radiophoniques en Suisse romande est aussi longue que celle de la radio! Les premiers sont inaugurés le 18 mai 1923 par le pasteur genevois Raoul Dardel. Quant à la seconde, elle commence sept mois plus tôt, avec l’entrée en service du premier émetteur du pays, au lieu-dit du Champ-de-l'Air, dans les hauts de Lausanne.

Prévu pour assurer la communication avec les avions, l’émetteur est tout de suite utilisé à d’autres fins: lors de son inauguration - et sans autorisation - un concert est retransmis sur les ondes helvétiques. Cette surprise est organisée par Roland Pièce. Il fait partie de la poignée de radioamateurs qui se livrent à diverses expériences et forment des clubs dès le début des années 1920.

La Maison de la radio à Genève en 1923, sur la piste de Cointrin. [Photo Helios - Archives RTS]La Maison de la radio à Genève en 1923,
sur la piste de Cointrin.

Or, en 1923, le pasteur Raoul Dardel est le président de la section genevoise du Radio Club Suisse. Quand un émetteur est installé dans son canton, il n’attend pas pour se saisir du micro du studio construit sur la piste de l’aérodrome de Cointrin. Sa profession explique ensuite le choix de transmettre un culte. D’une durée d’une quarantaine de minutes, il comprend la lecture de la Bible, des prières et un sermon. "Tout sauf les chants ", se rappelle en 1956 le pasteur dans l’hebdomadaire La Vie protestante où il témoigne de son émotion :

Les mots semblaient m’échapper par le miracle de cette grosse boîte sensible qu’on appelait déjà un micro, et qui allait porter la bonne nouvelle
Pasteur Raoul Dardel, article de La vie protestante

Au contraire du concert fomenté par Roland Pièce, l’expérience se déroule dans le cadre de la loi: les autorités ont donné leur feu vert aux essais radiophoniques pour de l’information et du divertissement en janvier 1923. Elle fait d’ailleurs partie d’une série d’émissions expérimentales diffusées durant le printemps.

Cette incursion de l’Évangile à la radio se renouvelle début 1924 pour devenir régulière. Le culte donné le 13 janvier par le pasteur Jules Amiguet au Champ-de-l'Air – avec cette fois-ci chants et harmonium – signe la présence dominicale de l’Église au studio vaudois. A Genève, le culte entre définitivement au programme en 1925.

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Annonce dans Le Radio du 12 janvier 1924.
RTS

Il n’existe pas d’enregistrements sonores de ces premiers cultes radiodiffusés, ni même de réelles traces dans les archives. Ce court entretien de Raoul Dardel dans La vie protestante, publié moins d’une année avant sa mort, ainsi que l’annonce du culte de Jules Amiguet dans le journal Le Radio constituent par conséquent des documents précieux.

Chapitre 02
L'Eglise à la SSR: des causeries radiophoniques au culte télévisé
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L'Eglise à la SSR: des causeries radiophoniques au culte télévisé
Archives de la Radio Télévision Suisse, fonds Actualité Suisse Lausanne.

Chapitre 02 - L'Eglise à la SSR: des causeries radiophoniques au culte télévisé

Dès la création de la Société suisse de radiodiffusion (SSR) en 1931, le religieux y a sa place. La diffusion de cultes figure parmi les émissions admises par la concession, ce qui fait des Églises nationales les seules organisations nommées dans le texte qui encadre la jeune SSR. Toutefois, les pasteurs qui se saisissent du micro et qui apparaissent ensuite sur les écrans romands ne sont pas employés par le service public: les institutions religieuses versent les salaires.

En terres romandes, Radio-Genève et Radio-Lausanne cohabitent jusqu’à la réorganisation institutionnelle de la SSR de 1964. Dès lors, le centre romand unique de la nouvelle Radio Suisse Romande (RSR) est attribué à la capitale vaudoise alors que la Télévision Suisse Romande (TSR) reste le pré carré des studios de Genève, qui la produisent dès ses débuts en 1954.

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SSR Radio
RTS

Le plus ancien culte radiophonique dont il reste une archive sonore est célébré le 10 septembre 1939, quelques jours après l'invasion de la Pologne par la Wehrmacht et l'annonce de la mobilisation en Suisse. Le pasteur André Bovon et le capitaine aumônier Gagnebin s’adressent aux soldats suisses: l’heure est au patriotisme.

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Emission sans nom - Publié le 10 septembre 1939


Emission sans nom - Publié le 10 septembre 1939

Le 1er février 1938, le pasteur Lavanchy donne une causerie religieuse durant laquelle il médite sur ses visites dominicales à une vieille dame. Cet extrait est la trace sonore la plus ancienne de la présence de l’Église sur les ondes romandes et signale aussi la diversité des formats consacrés au religieux à la jeune SSR.

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Emission sans nom - Publié le 1 février 1938


Emission sans nom - Publié le 1 février 1938

Pasteur des ondes

Le pasteur Philippe Zeissig. Photo publiée dans le Semeur Vaudois, 6 février 1965
Le pasteur Philippe Zeissig. Photo publiée dans le Semeur Vaudois, 6 février 1965

Le pasteur Philippe Zeissig a passé dix ans à la tête des émissions protestantes à la radio. En 1971, il a ces mots quand un journaliste lui demande quelle est sa conception du ministère radio:

"Aucune! Je n’ai aucune conception théorique de ce ministère qui est un ministère non seulement pour les gens d’Église mais pour l’ensemble de ceux qui font de la radio. J’ai simplement une idée très grande mais très vague de la responsabilité de tous ceux qui sont, à un certain moment, cette voix de la radio, cette compagne de l’homme moderne qui peut être de bonne ou de moins bonne compagnie. La radio est (...) là pour ménager les rencontres les plus inattendues, les plus imprévues, entre un homme et un mot." La Vie protestante, 25 juin 1971.

Ce "ministère radio" inclut la production des cultes et d’émissions. A partir des années 1940, il y a l’Actualité protestante et son pendant catholique qui sont l’occasion de réflexions, d’entretiens ou de reportages. En novembre 1964, le pasteur Robert Stahler prend la parole pour la 228e et dernière édition. Il revient sur son parcours et prend congé de la radio. Désormais responsable des émissions protestantes à la télévision, il se consacre au petit écran.

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Emission sans nom - Publié le 22 novembre 1964


Emission sans nom - Publié le 22 novembre 1964

Le rôle de la presse

L’Église est présente à la TSR dès 1954 avec des méditations diffusées sous le nom C’est demain dimanche. Suivent les programmes Présence protestante et Présence catholique qui existent, sous d’autres noms, jusqu’aux années 1980. Le 15 mai 1966, l’une d’entre elles est consacrée au rôle de la presse religieuse: un autre média qu’investissent historiquement les Églises.

Un culte télévisé pour les malentendants

Le culte trouve également sa place à la télévision, ce qui donne lieu à des expériences originales. Le 2 septembre 1979, une cérémonie conçue par et pour des personnes malentendantes met à profit les possibilités qu’offre l’image télévisuelle: le texte de la prédication apparaît à l’écran et une mise en scène colorée et expressive donne la faveur à la vue plus qu’à l’ouïe.

Présence protestante - Publié le 15 mai 1966Culte - Publié le 2 septembre 1979
Chapitre 03
Rendre le culte radiophonique
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Rendre le culte radiophonique
Archives cantonales vaudoises

Chapitre 03 - Rendre le culte radiophonique

Dans son rapport à l’Église réformée vaudoise de 1954, le pasteur Eugène Ferrari fait part des difficultés propres à la radiodiffusion des cultes. Le responsable des activités protestantes à Radio-Lausanne soulève l’impression de longueur qui se dégage des cérémonies et remarque que "le chant des fidèles fait parfois un piètre effet ". Il importe de trouver une "liturgie plus adéquate aux ondes", résume-t-il. Là est en effet l’enjeu de la diffusion exclusivement sonore d’une pratique qui repose historiquement sur la présence en un lieu d’une communauté incarnée et sur une scénographie spécifique. Si, sur place, chanter ensemble a plus de valeur que chanter bien, la radio préfère quand les notes sonnent juste.

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Rapport Presse-Radio au Conseil synodal de l’Église nationale vaudoise, 10 mai 1954

Ce culte des Rameaux enregistré le 29 mars 1942 dans le temple de Chailly (Lausanne) illustre bien les problèmes que pose la radiodiffusion d’une cérémonie religieuse. Dans cet extrait, les chants des fidèles sont totalement recouverts par l’orgue.

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Emission sans nom - Publié le 29 mars 1942


Emission sans nom - Publié le 29 mars 1942

Les chants éprouvés des Diaconesses de la communauté de Saint-Loup, installée à Pompaples dans le canton de Vaud, conviennent aux ondes, comme l’atteste un culte radiodiffusé qui consacre quatre d’entre elles le 20 juin 1962.

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Culte - Publié le 20 juin 1962


Culte - Publié le 20 juin 1962

Le culte radiodiffusé fait dès lors apparaître une tension entre, d’une part, le désir de tirer parti de ce canal qui permet de toucher un nombre inédit de personnes et, d’autre part, le respect de la tradition. En 1952, Jean-Pierre Méroz, directeur de Radio-Lausanne, regrette que les représentants religieux ne prennent pas en compte "son immense auditoire invisible " et ajoute que "prières, chants, prédication, tout devrait être conçu en fonction de cette pensée: saisir et retenir l’attention des auditeurs ". Malgré des réticences dans les rangs de l’Église, où certains jugent inadmissible d’adapter les coutumes aux moyens de communication modernes, les pasteurs passionnés œuvrent dans ce sens.

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Culte radiodiffusé transmis du temple du Mont-sur-Lausanne avec le prédicateur Éric Junod.
J.-C. Gadmer - Bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg, fonds CIRIC.

Au début de la décennie 1960, des essais sont réalisés à la paroisse d’Orbe. La durée de la cérémonie est réduite à 50 minutes; les paroissiennes et paroissiens préparent minutieusement les cantiques; les organistes et leurs instruments sont de qualité supérieure; le lieu bénéficie d’une bonne acoustique et le pasteur P. A. Jaccard a la prestance vocale désirée. Comme le dit Philippe Zeissig en 1963, "il s’agit d’un véritable ministère collectif " qui offre "la qualité de présence d’une assemblée dominicale ". Ce point est crucial. Dix ans plus tard, il fait l’unanimité lors d’une séance de travail entre représentants protestants, représentants catholiques et ceux de la RSR. Tous sont d’accord pour dire que les cultes en direct valent mieux que ceux enregistrés en studio. Ils notent au passage les défauts du culte télévisé: "Revenant à la transmission des cultes et messes, chacun est d’avis que rien ne remplace le direct. La Radio nous introduit réellement au cœur de l’évènement. La TV paraît beaucoup moins apte à cette retransmission. Il est toujours gênant de voir sur un écran un fidèle recueilli filmé à l’improviste. L'image nous montre qu’on n’y est pas."

Chapitre 04
Les auditeurs et auditrices : cette “paroisse silencieuse”
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Les auditeurs et auditrices : cette “paroisse silencieuse”
Walter Studer - Musée Suisse de la Communication

Chapitre 04 - Les auditeurs et auditrices : cette “paroisse silencieuse”

Les auditeurs et auditrices sont au cœur des préoccupations des producteurs des cultes radiophoniques. Cette "paroisse silencieuse" comme l’appelle le pasteur Daniel Grivel, à la tête des émissions radio protestantes à partir de 1972, est immense: diffusé par ondes moyennes, le culte dominical parvient à toute la Suisse romande, à la Suisse alémanique du Sud, ainsi qu’à des régions limitrophes en France et en Autriche. Dès les débuts du média, des ecclésiastiques perçoivent ce potentiel: "L’Église sème par ce moyen moderne " lit-on dans un rapport de l’Église réformée vaudoise de 1932. Mais à qui exactement est destiné ce "travail de conquête évangélique" ?

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Culte protestant avec le journaliste Henri Kunzler et l’ingénieur son Jean-Claude Renou
Bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg, fonds CIRIC, © J.-C. Gadmer

Les pasteurs qui officient derrière le micro donnent des identités plurielles à ces "invisibles". Il y a celles et ceux qui ne peuvent pas se rendre à la paroisse: les personnes âgées, isolées, malades ou porteuses d’un handicap. Mais le culte radiophonique est aussi conçu pour toucher au-delà du cercle des fidèles. On espère qu’il capte l’attention d’un indifférent, qu’il intéresse la jeunesse – on passe du jazz –, qu’il suscite une méditation chez un catholique dont le poste est resté allumé après la diffusion de la messe… En 1993, Henri Künzler, alors producteur des cultes radiophoniques, souligne aussi leur capacité à "toucher des oreilles non-initiées" et conclut qu’ils ne doivent pas sembler concerner les pratiquants seulement.

Les cultes: une success story

Les multiples lettres que reçoit le service radio protestant donnent un indice du succès des cultes qui sont longtemps l’une des émissions les plus écoutées en Suisse romande. Au tournant des années 1970, ce sont 25’000 demandes de retranscription des prédications qui lui parviennent par année! Les sermons des "vedettes" de la radio, comme Philippe Zeissig ou Henri Babel, sont particulièrement appréciés et peuvent atteindre plus de 1'000 demandes à elles seules. Le 31 mars 1991, Philippe Zeissig raconte sa vie au micro de la journaliste Marie-Claude Leburgue, une occasion de revenir sur sa longue expérience à la radio.

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Carnets de vie - Publié le 31 mars 1991


Carnets de vie - Publié le 31 mars 1991

Les dangers des médias

Le succès de ces cérémonies "à distance" est aussi perçu comme un danger: elles risquent de vider les Églises. C’est l’inquiétude des pasteurs hostiles à leur retransmission. Dans la presse religieuse, on accuse les douillets qui favorisent le confort de leur fauteuil aux "bancs durs" des Églises. Même Philippe Zeissig est préoccupé: "Primitivement destiné aux fidèles empêchés de se rendre dans leur paroisse, le culte à la radio semble être devenu pour beaucoup un oreiller de paresse, qui dispense les gens de se déplacer...".

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Le danger des médias de masse, caricature La vie protestante du 4 avril 1969
Revue La vie protestante

En janvier 1973, le magazine Temps présent consacre un documentaire au Centre social protestant de Genève On découvre que ses bénévoles y ont l’habitude d’écouter le culte ensemble, comme le montre cet extrait. On constate cependant qu’il ne s’agit pas d’une cérémonie radiodiffusée mais bien enregistrée sur un disque: un autre support médiatique du culte, donc !

Chapitre 05
Œcuménisme et relations religieuses intercantonales
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Œcuménisme et relations religieuses intercantonales
Bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg, fonds CIRIC

Chapitre 05 - Oecuménisme et relations religieuses intercantonales

De la part de fidèles et de pasteurs, le voeu est fréquemment renouvelé d'une décentralisation
Rapport presse et radio d'Eugène Ferrari au Conseil synodal, 10 mai 1954

Les cultes radiodiffusés apportent visibilité et prestige aux pasteurs qui officient. Or, pendant longtemps, ils sont le pré carré d’une poignée de paroisses à Lausanne et Genève, ce qui suscite des protestations des autres villes de Suisse romande. Au début des années 1950, un premier assouplissement est acquis: des services religieux sont retransmis hors des deux villes pendant la période estivale. Une autre solution figure dans ce rapport de 1954: inviter des pasteurs à prêcher à Lausanne.

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Eugène Ferrari, Au Conseil synodal, Rapport presse et radio, 10 mai 1954

Le développement technique et la nécessité politique d’une plus grande décentralisation permettent par la suite une meilleure équité entre les régions. Les cultes sont progressivement célébrés ailleurs dans le canton de Vaud ainsi que dans le canton du Jura et de Neuchâtel, comme l’atteste cette cérémonie célébrée à Bôle (NE) en mai 1974 et retransmise sur les ondes de la RSR.

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Emission sans nom - Publié le 10 mars 1974


Emission sans nom - Publié le 10 mars 1974

Dialogue oecuménique

Le devoir de respect de la pluralité religieuse par la SSR soulève également la question de la juste répartition des célébrations entre les deux grandes confessions du pays, catholique et protestante. Historiquement marquées par un antagonisme entre elles, les Églises suisses s'ouvrent progressivement à l’œcuménisme dès le début des années 1950. La radio et la télévision jouent un rôle actif dans le développement de ce dialogue de manière durable.

Au tournant des années 1950, bien que les rencontres se multiplient entre les confessions catholique et protestante, la cohabitation reste encore distante. En 1948, le culte présente l'œcuménisme comme un concept en vogue, une "tentation" à appréhender avec méfiance.

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Emission sans nom - Publié le 13 février 1948


Emission sans nom - Publié le 13 février 1948

Le 11 juillet 1965, ce culte inaugure les bâtiments du nouveau Conseil œcuménique des Églises au Grand-Saconnex. Cette dédicace à la chapelle de l'organisation veut symboliser l’engagement des 209 Églises au sein du mouvement œcuménique.

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Emission sans nom - Publié le 11 juillet 1965


Emission sans nom - Publié le 11 juillet 1965

La collaboration entre les équipes des émissions religieuses

La camaraderie qu’entretient l’abbé et responsable des émissions catholiques Jacques Haas avec le personnel de la radio suscite une certaine réserve chez ses homologues protestants, comme en témoigne en 1954 le rapport d’Eugène Ferrari, déjà cité plus haut : "Tutoyant les uns, cordialement protecteur avec les autres, il se fait appeler 'collaborateur de la Radio' et emploie une camaraderie flatteuse ou familière à fortifier sa position". Les collaborations officielles entre les deux Églises se poursuivent néanmoins avec le lancement en 1955 de l’émission de télévision Présence, en alternance catholique et protestante.

Le 2 décembre 1964, le journaliste Jo Excoffier reçoit trois producteurs des émissions religieuses de la TSR, le pasteur Robert Stahler, Monseigneur Jacques Haas et le curé Léon Gauthier. Ensemble, ils évoquent les 10 ans de relations entre l’audiovisuel et les Églises chrétiennes et leur rapport avec les médias de masse.

Pour André Kolly, directeur du Centre Catholique de Radio et de Télévision de 1988 à 2009, l’œcuménisme radiophonique devient progressivement une seconde nature. Outre les célébrations œcuméniques retransmises sur les ondes et les écrans romands, plusieurs émissions sont produites en étroite collaboration entre catholiques et protestants. La Minute œcuménique, chronique radiophonique quotidienne née de l’Exposition Nationale de 1964, connaît un grand succès. Encore aujourd’hui, la Chronique de RTS religion offre chaque matin une contribution religieuse quotidienne dans la matinale de La Première.

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Equipe oecuménique de la RTS, novembre 2004.

En 1976, le directeur de la RSR Bernard Nicod marque une nouvelle étape en fusionnant les quarts d’heure protestants et catholiques dans un magazine œcuménique unique, Sur la Terre comme au ciel. Cette collaboration se poursuit toujours aujourd’hui sur les ondes avec Babel  et Hautes Fréquences, des émissions de décryptage spirituel et religieux de la société. Plus récemment, la transition numérique de RTS religion renforce ces choix éditoriaux communs autour de la nomination d’un producteur unique pour les émissions catholiques et protestantes.

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Matinale - Publié le 9 septembre 2020


Matinale - Publié le 9 septembre 2020

Chapitre 06
Mutation de la place du religieux et virage numérique
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Mutation de la place du religieux et virage numérique

Chapitre 06 - Mutation de la place du religieux et virage numérique

Il n’est pas étonnant que le culte radiodiffusé ait une histoire qui commence avec celle de la radio: dans les années 1920, la société helvétique est profondément christianisée. En 1933, la musique domine les ondes, occupant près de deux tiers du temps de diffusion de l’émetteur de Sottens. La musique dite "sérieuse" bénéficie de 23 heures par mois en moyenne, soit environ deux heures de moins que la musique "légère". Les radio-orchestres occupent aussi une place de choix avec une moyenne de 18 heures. Les services religieux ne sont toutefois pas à plaindre: avec 8 heures mensuelles, ils arrivent derrière les actualités mais avant les pièces radiophoniques ou les reportages. Par ailleurs, dans les années 1950, bien que l’espace occupé par les émissions religieuses sur les ondes diminue, leur temps d’antenne ne fait qu'augmenter.

Pourtant, au fur et à mesure que la Suisse se sécularise, la place du religieux sur les ondes du service public est remise en question. A la fin des années 1980, des discussions à l’interne de la RSR témoignent de crispations. Les producteurs des émissions religieuses se font interpeller: "Etes-vous des professionnels de la SSR ou des gens d'Église qui font passer leur marché par le média ?". Ces derniers se défendent: ils respectent le mandat qui leur est confié, font preuve d’esprit d’ouverture et collaborent avec les autres producteurs. Quant aux cultes, ils demeurent extrêmement populaires. Mais leur statut prend néanmoins un coup quand ils sont déplacés sur la 2e chaîne. Ils restent néanmoins l’une des émissions les plus écoutées sur Espace 2 à ce jour.

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Culte radio à Saint-Légier-la-Chiesaz, 2018
RTS
A l'heure où les fanatismes sèment la peur, la violence et la haine, la mise à disposition d'une information nuancée et crédible sur le religieux doit être une priorité absolue.
Pétition contre la suppression de magazines produits par RTSreligion

En 2015, affaiblie par la menace de la votation sur la suppression de la redevance, No Billag, la SSR prévoit l’arrêt de trois magazines produits par RTS religion. L’annonce suscite l’indignation: une pétition est signée par 25’000 personnes. Celle-ci a légitimé le partenariat éditorial autour des émissions religieuses et a été d’un grand soutien pour les équipes mais n’a pas fait reculer la RTS dans ses décisions d’économie. Elle a toutefois contribué à les réorienter. L’année suivante, une réduction drastique des messes et des cultes télévisés est proposée afin de maintenir la production des magazines.

En 2020, les structures Cath-Info et Médias-Pro présentent leur projet de transition numérique. Cette stratégie consiste à dynamiser l’offre digitale de RTS religion par la création d’un département spécifique et la mise en place de plusieurs actions : renforcer la présence de la structure sur les réseaux sociaux et diffuser du contenu radio-TV ainsi que des créations originales sur le web.

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Forum - Publié le 4 septembre 2017


Forum - Publié le 4 septembre 2017

Chapitre 07
Quand le culte à la radio se frotte au politique (1931-2003)

Chapitre 07 - Quand le culte à la radio se frotte au politique (1931-2003)

« Pas d’histoires avec les Églises, elles doivent toujours avoir raison ». Ce mot d’ordre de Marcel Bezençon, directeur de Radio Lausanne de 1939 à 1950, connaît des réalités bien différentes dans l’histoire des cultes radiodiffusés. Ce chapitre met en lumière plusieurs cultes radiophoniques ayant frôlé ou suscité la polémique en Suisse. Ces cultes censurés, contestés ou controversés ont jalonné l’évolution des relations entre Églises, médias et politique dans la société helvétique des années 1930 au début des années 2000.

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Lors d'une manifestation d'Extinction Rebellion à Zürich, le 04 octobre 2021, la police intervient et interpelle 134 personnes, dont le pasteur Théo Buss.
Extinction Rebellion

Les cultes radio en temps de guerre

Lorsque la Société suisse de radiodiffusion (SSR) est fondée en 1931, le respect de la pluralité religieuse figure dans sa première concession. Les Églises nationales bénéficient alors d’une position privilégiée par rapport aux autres organisations religieuses, politiques et économiques. Durant les années 1930, la montée des régimes totalitaires et du nazisme en Europe entraîne en Suisse une surveillance des informations pouvant « menacer la sécurité du pays ou mettre en cause sa neutralité » (Edelstein, 2015). L’essor de la censure n’empiète pourtant pas encore les avantages des Églises. Dès juin 1933, les textes des conférences au contenu historique, politique ou économique sont soumis à une censure préalable. Seuls les manuscrits à contenu religieux évitent le contrôle préalable de la direction de la radio.

Les Églises n’échappent cependant pas à la censure généralisée durant la Seconde Guerre mondiale. Au studio de Berne, son directeur Kurt Schenker apparaît comme le plus grand pré-censeur des radios régionales. Il refuse à plusieurs reprises des manuscrits envoyés à l’avance par des pasteurs et supprime toute critique confessionnelle, déclaration de politique étrangère ou sur les réfugiés (Staub, 2009). Pour l'Église réformée, la liberté de prédication à la radio devient alors un problème majeur. Les organes des Églises s’opposent régulièrement au contrôle des manuscrits et rappellent leur droit à la liberté de proclamer l’Évangile, comme l’illustre cet article de La Vie protestante paru en 1939.

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La Vie protestante, 16 juin 1939

Durant la Seconde Guerre mondiale, les déclarations successives des Églises témoignent toutefois de leur infléchissement progressif face à la censure des textes religieux. Formellement interdite, puis difficilement supportable, la censure peut être finalement acceptée sous certaines conditions, si elle ne touche pas à des questions de doctrine (Staub, 2009).

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La garde devant le studio de Genève, vers 1940.
Photo Helios - Archives RTS

Les pasteurs entre discours combattant et non-violence

Les périodes de conflit et les tensions géopolitiques cristallisent des conceptions différentes de l’engagement citoyen. Durant la mobilisation 1939-1945, le pasteur André Bovon est capitaine aumônier dans l’armée suisse. Le 10 septembre 1939, il préside un culte militaire accompagné du capitaine aumônier Gagnebin. Il livre un discours combatif, appelant les soldats suisses à l’obéissance et au sacrifice pour mener à la victoire.

 

Extraits du culte (à écouter en entier sur https://www.celebrer.ch/culte/archives) :

Moi soldat de ce pays, je veille avec lui, je veille sur lui […] Le chrétien n’a pas le droit de se laisser aller. Il doit au contraire mettre à profil toutes les circonstances, même les plus défavorables pour enrichir son âme, sa vie intérieure. Les uns pourraient peut-être avoir des doutes, tomber dans le désespoir. Non, le chrétien, et c’est là l’acte fondamental de sa foi, espère contre toute espérance. Soldat, mon cher camarade, ton attitude aujourd’hui est d’être un vainqueur. Les belligérants espèrent une victoire sur l’ennemi. Pour nous, soldats suisses, à l’heure actuelle, qui ne sommes pas dans la grande mêlée, il y a un problème personnel à résoudre. Le drame qui se déroule est intérieur, il est propre à chacun d’entre nous et il s’agit que chacun d’entre nous trouve une solution, et cette solution me paraît être devenir vainqueur de soi-même, vainqueur […] Cette mobilisation, nous l’accomplirons dans un esprit d’obéissance, de discipline, de sacrifice.

 

André Trocmé

D’autres pasteurs délivrent un tout autre message, c’est le cas d’André Trocmé, connu pour son action non-violente durant la Seconde Guerre mondiale. Alors responsable de la communauté protestante dans le village du Chambon-sur-Lignon dans le sud-est de la France, lui et son épouse appellent les fidèles à remplir leur devoir de chrétiens et à protéger la population juive, malgré les pressions et les perquisitions des autorités. En février 1943, André Trocmé est emprisonné pendant plusieurs semaines puis entre dans la clandestinité dès sa libération. Après la guerre, il poursuit ses activités en tant que secrétaire itinérant du Mouvement international de la réconciliation (MIR) pour l’Europe. Il dessert la paroisse de Saint-Gervais à Genève de 1960 jusqu’à sa retraite en 1970. Le 23 octobre 1966, André Trocmé y donne le culte « Tu ne tueras point » dans lequel il partage un message antimilitariste et appelle à la désobéissance civile.

 

Extraits du culte (à écouter en entier sur https://www.celebrer.ch/culte/1966-10-23/tu-ne-tueras-pas) :

Tu ne tueras point. […] Dans ce commandement, Dieu condamne l’assassinat. […] Moi je vous dis, aimer vos ennemis. Ne résistez pas aux méchants par les mêmes armes. Faites du bien à ceux qui vous haïssent et qui vous persécutent. […] En Jésus Christ, Dieu donne la victoire aux siens, non pas par le champ de bataille et par la destruction de ses ennemis, mais sur une croix, il devient le Salut et de ses amis et de ses ennemis. […] Désormais, le peuple de Dieu n’est plus un peuple de sauveteurs lié par le sanglant devoir de se sacrifier et de sacrifier les autres sur les champs de bataille de l’Histoire. Non, nous sommes un peuple de sauvés annonçant aux Hommes la bonne nouvelle. Dieu a lui-même accompli le sacrifice qui rend inutile les autres holocaustes. Dieu aime la vie et non pas la mort. […]  Dieu n’a plus besoin d’ordonner que l’on extermine ses ennemis, il délivre les siens de la nécessité de tuer. […]  Mais toujours par motif de conscience, le peuple des sauvés refuse d’obéir aux lois humaines qui sont encore sauvages, c’est-à-dire qui sont en contradiction avec la loi de Dieu. Ainsi, ce sont les premiers chrétiens qui inventent la désobéissance civile pour motif de conscience. […] Nous devons résister à cette affreuse et sauvage loi qui contraint les hommes à se faire la guerre. Il est urgent de détruire la guerre avant qu’elle nous détruise. […] Il s’agit d’améliorer les techniques internationales et sociales capables de dompter la violence.

 

Les Églises face à la censure

Plusieurs cas de censure révèlent par la suite les tensions politiques à l'œuvre dans la société helvétique. En juin 1952, un culte remettant en question l’utilité du service militaire est supprimé par le directeur de la Radio-Lausanne, Jean-Pierre Méroz. Son fils accomplit au même moment son service militaire, « une période rendue pénible par le mauvais temps ». Si le prétexte peut prêter à sourire, il révèle une réalité toute autre. La Constitution fédérale du 29 mai 1874 mentionne en effet que « tout Suisse est tenu au service militaire ». S’il existe depuis 1996 un service civil de remplacement pour les objecteurs de conscience, ceux-ci sont condamnés par la justice militaire jusque dans les années 1990.

Le débat autour du refus de porter l’uniforme en Suisse bat son plein dès les années 1970 et les objecteurs de conscience revendiquant des motifs religieux se font plus nombreux. En 1978, la pasteure et réalisatrice pour la Télévision Suisse Romande, Loyse Andrée, y consacre un sujet pour l’émission Présence protestante. Pasteur et soldat ? La question est posée à un aumônier militaire : comment concilie-t-il ses convictions religieuses avec le fait de porter une arme ? Dans cet extrait, de jeunes officiers de la caserne de Bière dans le canton de Vaud débattent avec leur aumônier de l'objection de conscience.

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Présence protestante - 14 mai 1978

Les années 1960 et 1970 voient également les tensions s’animer autour de la question jurassienne. Le ton se durcit entre le peuple jurassien et le canton de Berne : le Front de libération jurassien revendique plusieurs attentats tandis que le gouvernement bernois reste fermement attaché au principe de l’unité cantonale. En 1970, le Grand conseil bernois accepte le projet d’indépendance du Jura et prévoit trois plébiscites successifs.

En mai 1974, alors que le peuple jurassien doit se prononcer sur son autonomie, le pasteur Philippe Roulet prépare quatre cultes pour une radiodiffusion prévue en direct de Sornetan, dans le Jura bernois. Ceux-ci sont toutefois immédiatement annulés par la SSR, suscitant l’incompréhension du pasteur concerné. Le paysage confessionnel jurassien reproduisant les clivages politiques sur la question jurassienne, la SSR rappelle la nécessité de présenter « de manière équilibrée les différents problèmes posés par le plébiscite ». Cette décision suscite l’incompréhension du pasteur. La Vie protestante relaie l’information de « ces cultes décommandés » sous la plume de Charles Biber, ainsi que la réponse de la Direction de la Radio Suisse Romand qui justifie « sa rigueur extrême […] par la gravité exceptionnelle de l’évènement ».

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La Vie protestante, 10 mai 1974
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Courrier de Bernard Béguin, adjoint du Directeur de la Radio-Télévision Romande à M.F Klopfenstein, directeur de La Vie protestante en mai 1974.

La suppression de ces cultes est l’occasion pour la SSR de rappeler ses droits et ses devoirs à l’égard des Églises. Si elle entend respecter la liberté d’expression des ministres du culte, elle garde la responsabilité exclusive des émissions diffusées sur son antenne. Le 23 juin 1974, la majorité de la population jurassienne se déclare favorable à la création d’un nouveau canton suisse. Le canton du Jura, officiellement république et canton du Jura, est fondé le 24 septembre 1978.

La prédication radiodiffusée, limites et perspectives

Théo Buss

Les prédications laissent parfois percevoir les engagements et idées politiques des pasteurs qui les donnent. Durant les années 1970, Théo Buss, pasteur et journaliste engagé contre les injustices, officie dans le Locle dans le canton de Neuchâtel puis en Bolivie. Il dénonce dans ses cultes les dérives du néolibéralisme et la situation d’urgence écologique. Responsable du service d’information Tiers-Monde dans les années 1980 et Secrétaire romand de l’association Pain pour le prochain dans les années 2000, le service des Églises protestantes suisses pour le développement, il est particulièrement attentif aux mécanismes d’exploitation des pays du Sud (Meyer, 2021). Cette organisation soutient en effet plusieurs centaines de projets et programmes de développement dans plus de 60 pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. Le 9 mars 2003, Théo Buss donne la prédication « Vivre le partage » qui est retransmise sur les ondes de la Radio Suisse romande. Dans son discours, il dénonce le système d’oppression occidental et prend pour exemple le passé esclavagiste de plusieurs grandes familles neuchâteloises.

 

Extrait du culte (à lire en entier sur https://www.celebrer.ch/culte/2003-03-09/vivre-le-partage) :

Nous n'allons ni enjoliver, ni moraliser le passé. On ne refait pas l'histoire ! Mais l'important, le voici : je suis convaincu qu'il est absolument urgent de changer de modèle - de changer de paradigme, diraient les philosophes ! Il n'est éthiquement pas acceptable qu'un Stephan Schmidheini, ancien propriétaire d'Eternit et donc magnat de l'amiante, puisse acheter dans le Chili de Pinochet des étendues de forêt qui font de lui le troisième plus grand propriétaire forestier du pays, alors que ces terres appartiennent de temps immémorial aux Indiens mapuches. Il faut casser ce schéma d'exploitation, que le Nord cherche à imposer à la planète sous couvert de mondialisation ; la mondialisation, cette feuille de vigne de la loi du plus fort. Ces jours, les faucons de Washington nous représentent un nouvel acte de cette mauvaise pièce !

 

Une vive polémique s’ensuit ; engendrant un débat sur la place de Neuchâtel dans l’histoire coloniale mais aussi sur la fonction du culte. Les autorités paroissiales prennent leurs distances avec les propos de Théo Buss avant de proposer un dialogue entre le pasteur et les autorités de l’Église, retransmis dans La Vie protestante neuchâteloise.

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La Vie protestante neuchâteloise, juin 2003

La prédication de Théo Buss ouvre la voie à une réflexion collective sur l’histoire de la région et ses enjeux mémoriels (Vallotton, 2019). En 2011, le Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel consacre une exposition semi-permanente à l’histoire de la Ville et du canton. Pour la première fois, une institution publique mentionne le passé colonial de Neuchâtel et la participation de familles helvétiques dans le commerce triangulaire (Buss, 2020).

Conflits internationaux, service militaire, question jurassienne ou encore passé colonial neuchâtelois : depuis un siècle, les cultes radiophoniques ont pris part aux différents débats qui ont jalonné l’histoire de la société helvétique. Certains pasteurs ont également accompagné et participé à faire évoluer les mentalités de la population sur des sujets sociétaux et politiques. En explorant les relations entre cultes radiodiffusés et politique en Suisse, ce chapitre espère avoir montré la richesse d’une histoire croisée entre Églises et médias ; un champ de recherche qu’il reste encore largement à découvrir.

Crédits

Une contribution de Médias-Pro pour les archives de la RTS de

Marie Sandoz et Roxane Gray, historiennes à l’Université de Lausanne

Avec la collaboration de

Sophie Meyer, les archives de la RTS

Sources photos

RTS - Keystone - Musée suisse de la communication - ASL/SSR - ACV - CIRIC - Archives d’État de Genève - La Vie protestante - Le Radio