Allemagne: les salariés des Eglises conservent le droit de grève

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Allemagne: les salariés des Eglises conservent le droit de grève

11 avril 2013
Hambourg (epd - ProtestInter) Les salariés des Eglises allemandes ont le droit de faire la grève comme les autres Allemands. La Cour fédérale du travail a tranché et décidé que le droit de grève ne pouvait être refusé de manière générale aux employés de l’Église.

Certes, les Églises chrétiennes ainsi que des institutions telles que Caritas et Diakonie ont le droit de réglementer comme elles l’entendent les rapports de travail avec les personnes qu’elles emploient dans le pays – soit au total quelque 1,3 million d’individus.

Toutefois, la grève doit demeurer admissible dans certaines circonstances, ont estimé les juges de la plus haute cour allemande du travail, en donnant raison dans deux litiges aux syndicats ver.di et Marburger Bund. Après avoir pris acte du jugement, l’EKD a décidé de ne pas porter l’affaire devant la Cour constitutionnelle fédérale.

«Dans l’intérêt des personnes employées, nous devons trouver des solutions acceptables pour les deux parties», a déclaré le président de la Confédération allemande des syndicats (DGB) Michael Sommer au magazine «Der Kirchentag», en référence à l’arrêt de la Cour fédérale du travail (BAG) concernant l’assouplissement de l’interdiction de grève imposée au personnel de l’Église.

Le président du Conseil de l’Église évangélique d’Allemagne (EKD) Nikolaus Schneider a déclaré au même magazine: «Je constate avec grand intérêt qu’il y a une voie de réconciliation.»

Michael Sommer a déclaré qu’il était heureux qu’on ait déjà réussi à améliorer la collaboration entre l’Église et les syndicats, «non pas au sens d’un rapprochement superficiel, mais dans la conviction que nous sommes d’accord sur des valeurs fondamentales concernant la manière dont nous voyons les individus et la société.»

Nikolaus Schneider a souligné pour sa part sa confiance personnelle en Michael Sommer. Toutefois, a ajouté le président du Conseil de l’EKD, la collaboration fondée sur la confiance ne doit pas dépendre de quelques personnes seulement, mais «demeurer un chantier permanent.» (FNA-18)