Désarmement nucléaire mondial: peu probable

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Désarmement nucléaire mondial: peu probable

6 juin 2013
Stockholm (epd - ProtestInter) Le processus de désarmement nucléaire mondial semble enrayé, selon l’Institut international de recherche sur la paix (SIPRI) à Stockholm. La Chine, l’Inde et le Pakistan augmentent leurs stocks d’armes nucléaires. Mais la Russie et les Etats-Unis restent largement en tête, même si ces deux pays réduisent leurs arsenaux.

Dans le monde, il y a actuellement 4400 armes nucléaires prêtes à l’emploi, à peu près autant que l’année précédente. Selon le dernier rapport de la SIPRI sorti en début de semaine, la Chine détient 250 ogives nucléaires, le Pakistan entre 100 et 120 et l’Inde entre 90 et 110, ce qui représente dans les trois cas environ dix ogives de plus que l’année d’avant.

La Russie compte actuellement 8500 ogives nucléaires (2012: 10 000) et les États-Unis 7700 (2012: 8000). Les stocks demeurent stables en France (400 ogives), en Grande-Bretagne (225) et en Israël (80).

Signes de puissance

Les programmes de modernisation à long terme des arsenaux montrent que «les armes nucléaires sont toujours considérées comme un signe de statut international et de puissance», indique Shannon Kile, collaborateur scientifique du SIPRI. Il n’y a par conséquent guère d’espoir de voir se concrétiser un désarmement mondial.

Les scientifiques du SIPRI déplorent également que les engagements de mettre fin à l’utilisation des bombes à dispersion soient si peu nombreux. Parmi les plus gros producteurs de ces armes figurent les États-Unis, la Russie, le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Égypte, Israël et la Corée du Sud. Ces pays n’ont pas signé jusqu’ici la Convention des Nations Unies sur les armes à sous-munitions, adoptée en 2008 déjà.

Enfin, les rédacteurs du rapport qualifient de «faiblesse» l’incapacité de la communauté internationale à prendre des décisions dans le conflit syrien: les intérêts nationaux semblent plus importants que la promesse de protéger la population dans les conflits. Les scientifiques mentionnent à ce propos l’attitude de la Chine et de la Russie, qui s’efforcent d’empêcher toute intervention internationale dans le conflit syrien.

L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) est un groupe de réflexion financé en partie par le gouvernement suédois. (FNA-46)