Un évêque du Nord de l’Allemagne annonce que l’Eglise va mener de nouvelles recherches sur la période de la dictature nazie

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Un évêque du Nord de l’Allemagne annonce que l’Eglise va mener de nouvelles recherches sur la période de la dictature nazie

17 février 2015
Quelles relations les Eglises ont-elles entretenues avec le parti National socialiste? Et quel a été leur rôle en ce qui concerne le ressentiment anti-juif? Pour l’évêque Gerhard Ulrich, les Eglises doivent travailler sur ces questions.

Photo: L’évêque Gerhard Ulrich, détail d’une photo CC(by) Presse.Nordelbien

(Breklum, EPD/Protestinter) L’évêque Gerhard Ulrich a annoncé que de nouvelles recherches allaient être menées sur le rôle des Eglises évangéliques luthériennes des Lands de Schleswig-Holstein et de Hambourg au cours de la dictature nazie.

Lors d’une réunion au Jensen Christian College à Breklum, en Frise du Nord, le 3 février, le théologien protestant a déclaré que c’était même particulièrement urgent en ce qui concerne l’Eglise confessante de Schleswig-Holstein. L’arrière-fond de tout cela est le débat suscité par l’étude qu’a publiée en 2013 l’historien Stephan Linck, et qui a pour titre: «Nouveau commencement? La relation de l’Eglise protestante avec le passé nazi et son rapport au judaïsme. Les Eglises des Lands du nord. Volume 1: ​​1945-1965».

Un double langage qui a duré longtemps après la guerre

Dans ce cadre, Gerhard Ulrich a fait en particulier allusion au sujet controversé du rôle de Wilhelm Halfmanns, un pasteur dirigeant de l’Eglise confessante du Schleswig-Holstein, qui a été évêque de Holstein de 1946 à 1964. Dans la période de la dictature nazie, Wilhelm Halfmanns avait officiellement pris parti publiquement contre l’ingérence du régime dans l’Eglise ainsi que contre «l’euthanasie» (le meurtre) et l’assassinat des prisonniers de guerre. Mais dans le même temps, en 1936, il avait écrit un essai, «L’Eglise et les Juifs», dans lequel il défendait les lois raciales de Nuremberg et soutenait le ressentiment anti-juif, a dit Gerhard Ulrich. Dans son travail, Srephan Linck avait de plus montré la difficulté que Wilhelm Halfmanns avait eue lui-même lors de ses dernières années de ministère, à avoir un point de vue critique sur son écrit et à le corriger.

Un passé qui revient hanter le présent

Gerhard Ulrich a également parlé de culpabilité, d’échec et de défaillance dans sa propre famille. Ainsi, il raconte avoir reconnu son grand-père sur une photographie dans une des expositions de l’Institut de Hambourg pour la recherche sociale sur les crimes de la Wehrmacht. Il s’agit «encore et encore» d’un résultat du refoulement de «l’exclusion et de la persécution de personnes, de groupes, de culture», a-t-il déclaré.