A Saint-François, unité et durabilité pour le carême

De gauche à droite : Alexis Jenni, Anne Le Maître, Lisa Voisard, Bertrand Kiefer, Yann Mingard, Blaise Hofmann, Dorothée Thévenaz Gygax, Sophie Swaton / ©DR
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De gauche à droite : Alexis Jenni, Anne Le Maître, Lisa Voisard, Bertrand Kiefer, Yann Mingard, Blaise Hofmann, Dorothée Thévenaz Gygax, Sophie Swaton
©DR

A Saint-François, unité et durabilité pour le carême

Aventure
Le Cantique des créatures sera à l’honneur durant le carême à l’église Saint-François. Une démarche portée par une équipe œcuménique alliée autour de la durabilité.

C’est une aventure humaine née autour des festivités des 750 ans de l’église Saint-François, en 2022. L’équipe œcuménique qui avait alors imaginé une série d’animations durant le temps de la Passion a choisi de poursuivre l’initiative dans ce lieu «passerelle»: «François d’Assise, ou Saint François pour les catholiques, est une figure accueillie très favorablement par les protestants», glisse le pasteur Jean-François Ramelet. Une démarche inédite, qui voit l’Eglise accueillir des cultes et des messes «marqués résolument par un esprit d’accueil, d’hospitalité et d’ouverture», résume le ministre. Très concrètement, cela signifie par exemple qu’une sœur catholique peut prêcher dans un culte protestant réformé, ou une pasteure lors d’une messe. Et que chaque célébration accueille tou·tes les croyant·es, quelle que soit leur confession.

«Sortir de l’esprit d’effondrement»

L’ouverture est aussi ce qui caractérise la programmation, qui s’appuie sur de nombreux partenaires, notamment le Cercle littéraire de Lausanne et la Haute école des musiques actuelles. Cette année, la thématique choisie est celle de la «gratitude». «Nous avons envie de convoquer l’émerveillement comme manière d’être au monde, dans une époque tellement marquée par les crises, notamment environnementales et climatiques… Nous avons ressenti le besoin de sortir de l’esprit d’effondrement», plaide Jean-François Ramelet. 

Durabilité intérieure

L’équipe s’appuie donc sur Laudato si, l’encyclique du pape François mondialement connue, et le Cantique des créatures, prière de louange attribuée au Poverello (François d’Assise), «œuvre emblématique du mouvement écologique, un souffle d’espérance pour le temps troublé que nous vivons». Ce texte inspirera de nombreux offices et cultes, animés par des équipes interconfessionnelles tout au long de la période de carême. L’objectif est d’interroger «notre déploiement intérieur, notre durabilité interne», explique le pasteur. «Nous nous sommes interrogés sur ce que signifie être une créature, avec un Créateur; être vivant au milieu des autres vivants. Mais aussi sur nos instincts de prédation!» L’approche choisie n’est cependant pas écopsychologique: elle est plutôt intellectuelle et artistique. 

«Revenir sur terre»

Ainsi, l’artiste Lisa Voisard illustrera le Cantique des créatures. Son travail sera visible dans le chœur de l’église tout au long du temps avant Pâques. Une conférence ouvrira la réflexion sur les manières de «revenir sur terre». Et des rencontres permettront d’écouter les voix d’auteurs marqués par leur rapport à la nature, notamment Anne Lemaître (15 mars, 19h), qui voit «la nature ordinaire comme un chemin spirituel», le romand Blaise Hofmann (22 mars, 19h), ou encore le romancier français Alexis Jenni (29 mars, 19h). Des concerts de jazz et de musiques contemporaines nourrissent cette riche programmation.

Infos et programme

www.sainf.ch