La lutte contre les injustices au coeur d’un festival

© Guido Jansen/unsplash
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© Guido Jansen/unsplash

La lutte contre les injustices au coeur d’un festival

Culture
Le pôle culturel de la paroisse de Jussy proposera, du 25 au 28 avril, un festival ancré dans une réalité historique du village: la condamnation à mort de seize de ses habitant·es pour sorcellerie.

Le festival Mémoire Vive est né du destin tragique de Rolette Revilliod, ancêtre de Luc-Eric Revilliod, l’actuel président du Conseil de paroisse de Jussy-Gy-Meinier-Presinge-Puplinge. Durant onze ans, elle a été emprisonnée sans fondement dans la chapelle Saint-Blaise, attenante au temple de Jussy. En 1626, elle a subi «la question» et a été jugée et condamnée à être brûlée vive pour sorcellerie. Entre 1539 et 1641, douze femmes et trois hommes ont subi un sort similaire dans le Mandement de Jussy.

«Nous sommes parties de cette base historique pour monter ce projet. Nous avons voulu faire mémoire de personnes condamnées puis tuées abusivement, afin d’oeuvrer pour la paix, promouvoir le vivre-ensemble en tolérance et encourager la lutte contre les injustices d’aujourd’hui», explique la pasteure Vanessa Trüb. Le pôle culturel de la paroisse, composé d’une équipe 100% féminine, espère que ce projet à multiples facettes ouvrira un horizon d’espérance.

Une sculpture commémorative

Vanessa Trüb a écrit la pièce Brûle sorcière!, qui sera jouée le samedi et le dimanche, à l’attention d’un public dès 12 ans. «Ce n’est pas un spectacle noir, même si le début l’est. Il y a également de l’humour, de la légèreté et de la joie. C’est un spectacle ensorcelant, avec tout un programme musical, de O sole mio à Bach en passant par Aretha Franklin. Dans ce voyage musical à travers le temps, je mets à l’honneur des hommes et des femmes qui nous inspirent pour vivre ensemble», partage la pasteure.

Une sculpture en bois de l’artiste de Puplinge Sylvio Asséo, réalisée à partir d’une souche de cerisier de 600 kg et représentant le «flambeau de la justice», sera installée, le dimanche matin, à l’emplacement même de la chapelle qui servit de prison à Rolette Revilliod. Les initiales des seize «sorciers et sorcières» brûlé·es vif·ves aux XVIe et XVIIe siècles seront gravées dessus. Un banc, lui aussi sculpté, prendra position en face du mur du temple afin de favoriser à la fois la contemplation de la sculpture et un temps de méditation.

La figure de la sorcière aujourd’hui

Une marche «sur les pas des sorcières» sera également proposée, vendredi et samedi, par Luc-Eric Revilliod, fin connaisseur de l’histoire locale. Le parcours de 3 km passera par les lieux emblématiques des chasses aux sorcières à Jussy au XVIIe siècle. Enfin, ce festival s’ouvrira, le jeudi soir, par une table ronde autour du livre Toutes des sorcières, pour témoigner et débattre de ce que cette figure de discrimination, mais aussi de puissance, représente aujourd’hui.

Côté pratique

Temple de Jussy (chemin de la Laiterie 4 à Jussy).

Jeudi 25 avril, 20h-21h30: table ronde précédée d’un apéritif.

Vendredi 26 avril, 10h-12h: marche de 3 km.

Samedi 27 avril, 14h-16h: marche de 3 km. 20h: spectacle.

Dimanche 28 avril, 11h30: inauguration de la sculpture, suivie d’un apéritif. 18h30: spectacle.

L’entrée sera libre pour tous les événements.

Plus d’infos sur jussy.epg.ch; réservation pour le spectacle souhaitée sur jussy@protestant.ch.