La religion a sa place dans les journaux

La religion a sa place dans les journaux / ©iStock
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La religion a sa place dans les journaux
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La religion a sa place dans les journaux

Médias
La place de la religion dans les quotidiens romands généralistes est très hétéroclite, avec néanmoins une tendance à la réduction ces dernières années. Petit tour d’horizon non exhaustif.

La religion occupe une place inégale dans les quotidiens édités en Suisse romande: certains lui consacrent une pleine page hebdomadaire tandis que d’autres ne l’abordent que lorsqu’une thématique fait l’actualité. Tous, cependant, tiennent à marquer l’année liturgique, en particulier les fêtes de Pâques et de Noël.

La Liberté pourrait bientôt être l’un des derniers quotidiens à compter une pleine page «religion» hebdomadaire proposant du contenu entièrement rédactionnel. Du fait de son origine – il a été fondé par le chanoine Joseph Schorderet – le quotidien fribourgeois a compté jusqu’à trois pages «Eglise» chaque semaine. Depuis plusieurs décennies, il n’en subsiste qu’une, le samedi, qui a été renommée «Religions» en 2000.

Si cette page n’est pas remise en question dans La Liberté, ce n’est pas le cas de celle du Courrier, qui paraît le vendredi. Le quotidien, lui aussi fondé par un religieux – l’évêque de Lausanne et Genève Gaspard Mermillod – réfléchit à changer cette périodicité. «Nous avons besoin d’espace pour d’autres thématiques, mais ne pouvons pas augmenter la pagination pour des raisons financières. Nous envisageons de faire une page ‹société›, qui resterait consacrée à la religion une ou deux fois par mois», explique sa responsable, Dominique Hartmann.

Mieux se connaître et s’apprécier

Tant à La Liberté (qui s’est affranchie de toute tutelle politique à partir de 1970) qu’au Courrier (qui a rompu avec l’Eglise catholique en 1996 seulement), le contenu de cette page a longtemps été très largement consacré à l’Eglise catholique. Avant de s’ouvrir à toutes les sensibilités religieuses, à l’instar de ce qui se fait dans les autres rédactions. «L’idée est de contribuer à ce que les personnes de différentes religions apprennent à mieux se connaître et à s’apprécier», précise Pascal Fleury, en charge de la page «Religions» à La Liberté.

De son côté, 24 Heures propose une page «Cultes» chaque samedi, mais son contenu n’est pas rédactionnel: agenda des événements prévus, Eglise par Eglise, ainsi qu’un «Billet du samedi» tenu à tour de rôle par des personnalités de différentes communautés. L’attachement des lecteurs du quotidien vaudois à cette page est manifeste puisque, début 2015, lorsque la rédaction avait décidé de surseoir à sa publication, elle avait reçu des centaines de messages qui l’avaient décidée à la réintroduire. 

L’importance des personnes expertes

A l’instar de La Liberté et du Courrier, 24 Heures compte dans ses rangs une journaliste chargée de la rubrique religion. «C’est une grosse partie de son taux d’occupation. Cela lui permet d’avoir une expertise certaine, de connaître les personnalités des principales communautés, de consacrer le temps et le recul nécessaires à développer ses articles», déclare le rédacteur en chef de 24 Heures, Claude Ansermoz. Mais, qu’elles aient ou non une page régulière qui y est consacrée, toutes les publications traitent des questions religieuses dans leurs autres rubriques, au gré de l’actualité. La place dévolue à la croyance a, néanmoins, «un peu diminué» ces dernières années dans ArcInfo. «La rédaction couvre régulièrement les Synodes et les campagnes dans le cadre d’une votation populaire sur un sujet à connotation religieuse. Nous avons également relaté les abus sexuels au sein de l’Eglise catholique ou l’interdiction de célébrer des cérémonies laïques dans les temples de l’Eglise réformée», partage le journaliste du quotidien neuchâtelois Nicolas Willemin.

Avant les fêtes de Pâques et de Noël, ArcInfo donne la parole à des personnes impliquées dans la vie religieuse de la région. Dans les autres titres également, un soin particulier est apporté aux dates importantes de l’année cultuelle. «Nous traitons de sujets en lien avec les religions durant l’année, dans la mesure du possible. Lors des fêtes religieuses, nous apportons de la réflexion à nos lecteurs, que ce soit par un article sur le ramadan, la tarte aux pruneaux du Jeûne genevois ou la cathédrale Saint-Pierre lors d’une célébration particulière», explique la journaliste de la Tribune de Genève Laurence Bezaguet.