« Un humain qui rencontre un autre humain »

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[pas de légende]

« Un humain qui rencontre un autre humain »

Aumônerie
Diacre à la fois en paroisse et à l’hôpital, Lionel Akeret s’épanouit dans ses deux ministères. En fonction depuis une année, il cherche à faire preuve d’ouverture, de sensibilité, d’humilité et de pédagogie.

Engagé dans l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV) dès sa jeunesse, Lionel Akeret a d’abord fait un master en sciences politiques et travaillé dans l’enseignement. «Après mes études, je me suis dit que je passais tellement de temps en tant que bénévole en paroisse qu’il valait la peine de devenir professionnel», explique le jeune homme qui a été aumônier remplaçant, avant d’entamer son stage de diacre dans une paroisse lausannoise. Le ministre est officiellement en poste depuis septembre 2022. Il partage aujourd’hui deux activités à 50% entre la paroisse de l’Aubonne et les Etablissements hospitaliers du Nord vaudois. Dans chacun de ces lieux, c’est toujours, à ses yeux, le prochain qui se présente. «Que l’on baptise un enfant ou que l’on accompagne une personne en fin de vie, c’est la vie de bout en bout.»

Ecoute gratuite

A l’hôpital, l’aumônier de 35 ans est occupé dans quatre services différents, soit environ 80 lits. Il est en contact avec les médecins-chefs, les infirmiers, les personnes de l’intendance. Chacun peut le contacter pour lui signaler une personne à accompagner. Son travail s’adresse à toutes et à tous, indépendamment de la confession, de l’âge, du pays d’origine. «L’aumônier n’est pas là pour évaluer une constante physiologique. C’est un être humain qui rencontre un autre humain.» Un métier d’une grande richesse, qui requiert une adaptabilité constante. «En entrant dans une chambre, de la porte au premier lit, on a quatre ou cinq secondes pour sentir l’ambiance, deviner si la personne est fatiguée, inquiète ou au contraire soulagée.» Souvent, les gens sont étonnés de cette écoute gratuite qui leur est proposée. «Ils me disent le bien que cela leur fait de pouvoir juste se raconter.» Il faut savoir être humble pour pouvoir entendre vraiment la personne. Il est aussi important de rester ancré. Dieu est toujours présent dans les échanges. «Il nous précède, nous suit, reste à nos côtés.»

Que l’on baptise un enfant ou que l’on accompagne une personne en fin de vie, c’est la vie de bout en bout

Témoigner une Bonne Nouvelle

Pour Lionel Akeret, ses deux ministères s’enrichissent mutuellement et ne sont pas si différents. «Etre en paroisse, c’est finalement faire de l’aumônerie de société. Mon privilège est de rencontrer les gens et de leur témoigner la Bonne Nouvelle; cela peut passer par la prédication, le chant, l’accompagnement ou juste le fait de leur tenir la main.» Le ministère requiert un certain nombre de compétences: la réflexion, la rédaction, la spiritualité, les méthodes d’animation. On ne mène pas une visite à un nonagénaire comme on anime un culte de l’enfance. Bien entendu, le fond reste le même. «L’important est de faire vivre partout la présence de Dieu. »Suivies pour le plaisir, les études universitaires du jeune diacre n’ont pas été vaines. Tous les jours, il a l’occasion d’utiliser les notions apprises en sociologie et en sciences sociales. «J’ai toujours eu la fibre de l’enseignement et je la retrouve en paroisse, où l’on enseigne aussi d’une certaine manière. Il faut captiver les gens, les rejoindre. »Parmi les aspects moins positifs de ses deux ministères, Lionel A keret pointe tout au plus les trop nombreuses réunions… Pour le moment, il se voit continuer à exercer ses fonctions. «Il y a tellement à faire et à vivre (ou à rencontrer).» Car avant d’être une action, le ministère est «une posture d’écoute».