Des rencontres et des opportunités

Chantal Eberle / © Alain Grosclaude
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Chantal Eberle
© Alain Grosclaude

Des rencontres et des opportunités

Chemin de vie
Elue le 21 septembre à la présidence de l’Eglise protestante de Genève, Chantal Eberlé (69 ans) revient sur ses cinquante ans d’engagements au sein de l’EPG, sa manière à elle de vivre sa foi.

Née dans une famille protestante non pratiquante, Chantal Eberlé a fait son catéchisme «pour faire plaisir à sa maman, mais sans être plus persuadée que cela». Sa rencontre avec le pasteur Eric Labarthe a été son premier contact avec la religion. C’était lors des cours de religion qu’il donnait dans son école, en dehors du temps scolaire. «Ancien missionnaire, il nous a raconté ses expériences. Elles m’ont beaucoup touchée et son engagement m’a véritablement interpellée.»

Une vraie révélation

Pour être sa catéchumène à Saint-Gervais, où il offciait alors, Chantal Eberlé doit déposer une demande formelle de changement de paroisse! Dans la foulée, elle fait sa confirmation puis intègre un groupe de jeunes qui se réunissait tous les mercredis soir. «Ils étaient tellement enthousiastes que cela aussi m’a interpellée! J’ai commencé à lire la Bible et à prier. Cela a été une vraie révélation. C’est en pratiquant avec eux que j’ai su que, moi aussi, je voulais suivre le Christ.»

Son engagement ecclésial a très vite suivi: accueil des catéchumènes, organisation de sorties, responsabilité des événements pour les plus jeunes puis monitrice de l’Ecole du dimanche. «J’ai beaucoup aimé tout cela.» Chantal Eberlé se marie ensuite, dans le temple de Saint-Gervais, avec l’un des membres du groupe de jeunes de la paroisse. Ensemble, ils dirigent et animent la «Colonie de vacances de Saint-Gervais».

Une crise de foi qui n’a pas duré

Elle intègre le Conseil de paroisse de Versoix après y avoir emménagé, puis s’implique énormément durant quinze ans dans la vie de la paroisse de Lancy Grand-Sud, dans le cadre du ministère de son mari. Une «crise de foi» accompagne son divorce et l’éloigne de son Eglise jusqu’à ce qu’elle tombe sur une annonce pour rejoindre le conseil de l’aumônerie des HUG. C’était une évidence pour elle qui avait fait une école d’infrmière et qui a longtemps eu en tête de suivre peut-être une formation diaconale. «C’était juste après la fusion des aumôneries. Il y avait beaucoup à inventer. Cela m’a énormément plu, ainsi que le fait de travailler avec toute une équipe pastorale», explique Chantal Eberlé. Elle devra attendre 2010, année de la première volée lancée à Genève, pour suivre la formation de prédicatrice laïque qui lui «faisait envie depuis des années». «Pour moi, c’est une manière de pratiquer un ministère à petite échelle. Cela répondait aussi à un besoin puisque nous avions des difficultés à assumer l’organisation de cultes dans tous les lieux des HUG.»

Une vie d’engagements bénévoles pour mon Eglise.

Des signes de Sa part

C’est à nouveau pour rendre service à son Église que Chantal Eberlé s’est présentée pour en prendre la présidence: «Plusieurs personnes m’ont dit que l’EPG avait besoin de personnes ayant mon expérience de l’Eglise. Comme souvent dans ma vie, des rencontres se sont ouvertes sur des opportunités. J’y vois la main de Dieu, des signes de Sa part. J’ai pu dégager le temps nécessaire pour assumer cette fonction, à la fois car je suis à la retraite et parce que ma petite-flle, dont je me suis beaucoup occupée avec bonheur, a grandi et a moins besoin de ma présence dans sa vie. Mon engagement bénévole pour mon Eglise est inhérent à mon engagement de foi. Je ne pourrais pas ne rien faire!»