Encourager les Suisses à s’ouvrir

Encourager les Suisses à s’ouvrir / ©EPER
i
Encourager les Suisses à s’ouvrir
©EPER

Encourager les Suisses à s’ouvrir

Accueil
Un atelier regroupant personnes migrantes et non migrantes s’est formé pour co-construire la prochaine campagne de communication de l’Entraide protestante suisse.

 «Les amis que je me suis faits en Suisse sont tous étrangers.» Le constat de cette jeune femme d’origine polonaise est sévère: «Même pour rentrer dans le cercle des amis de mon mec de l’époque, il m’a fallu six ou sept ans», poursuit-elle. La discussion a lieu début mars dans les locaux de l’Entraide protestante à Lausanne. Une quinzaine de participants, Suisses ou migrants, invités pour la plupart à l’une ou l’autre des activités de l’œuvre, se réunissent pour parler d’inclusion, une thématique qui accompagne la nouvelle stratégie de l’EPER pour ces prochaines années.

L’objectif: être à l’écoute des expériences réellement vécues par des personnes vivant en Suisse romande pour concevoir la prochaine campagne d’affiche et de spot télé de l’organisation. «Les gens en Suisse ont parfois tendance à parler les uns des autres, pas forcément les uns avec les autres», note Anne Geiger De Feo, responsable du département communication en Suisse romande. C’est ce que cette campagne vise à faire évoluer. «Nous souhaitons encourager les Suisses à s’ouvrir aux autres au quotidien», explique-t-elle. «Mais nous avons besoin de vous, car il faut que vous nous disiez quels sont vos besoins pour que vous vous sentiez faire partie de la société.»

«Beaucoup de personnes sont tous les jours confrontées à l’exclusion, aux préjugés et à la discrimination. Cela est négatif pour les personnes concernées, mais aussi pour toute la société. Avec la campagne de l’EPER, nous voulons lutter contre la discrimination et encourager les gens à s’ouvrir aux autres», rappelle l’invitation reçue par les personnes participant à cet atelier. A l’aide d’illustrations, Auron Shaqiri, collaborateur de l’EPER, lance le débat en partageant quelques éléments théoriques. «L’inclusion, c’est pouvoir vivre ensemble peu importe nos différences. Pour mettre en place une société inclusive, il est important de créer un environnement où toutes les personnes se sentent acceptées, valorisées et respectées. On peut parler de société inclusive quand chacun peut y participer. C’est un enrichissement de la collectivité grâce à la diversité», commente-t-il.

Campagne romande

Des ateliers similaires ont eu lieu en Suisse alémanique, mais pour cette campagne l’EPER a choisi de se passer de traduction. Les images, des collages de fragments de visages qui, ensemble, reconstituent une face, ainsi que les slogans choisis pour les spots et les affiches seront ceux de personnes vivant ici en Suisse romande.

La campagne s’articule autour d’une question, à laquelle le public est également invité à répondre sur le site EPER.ch: «Et vous, quand sentez-vous faire partie de la Suisse?»

«Quand les voisins passent prendre l’apéro», répond Abdvrahman. «Quand on n’enferme personne dans des cases», réagit pour sa part Simon. «Quand on ne me fait pas sentir que je suis différent», lance Austine, alors que la réponse de Roberta est: «Quand j’ai des amis à qui je peux demander de l’aide.» Des réponses différentes qui témoignent du fait que les besoins en matière d’intégration peuvent être d’une grande diversité, et qui finalement sont les besoins de tout un chacun.

Ces différentes affirmations, issues de cette rencontre du mois dernier, seront à voir sur des affiches dans les rues et sur les écrans pendant deux semaines, fin mai 2023. Et si le public est appelé à répondre sur le web, il est aussi invité à l’action là où il se trouve puisque les visuels de la campagne se terminent par un slogan: «Dépassons nos a priori, discutons ensemble!»