Fêter ses parents, pourquoi ? Comment ?

Camille Andrès
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Camille Andrès

Fêter ses parents, pourquoi ? Comment ?

Edito
Que ferez-vous, ce dimanche 4 juin ?

Ce jour marque la fête des Pères, en Suisse, réinstaurée en 2007, sous l’impulsion de l’organisation Männer.ch, faîtière des organisations suisses d’hommes et de pères. Sauf au Tessin! Là-bas, comme dans beaucoup de pays catholiques, la fête des Pères est célébrée le 19 mars (Saint-Joseph), férié pour l’occasion! Le culte du père adoptif de Jésus se serait développé au Ve siècle dans des monastères égyptiens, puis fixé au début du Moyen Age. Les mères aussi font l’objet de célébrations dans l’Antiquité, bien que leur fête actuelle ne soit réapparue qu’au XXe siècle.

Fêter ses parents, d’accord… mais, aujourd’hui, pourquoi? Célébrer un modèle de famille, de foi, afficher une gratitude? La manière d’être parent évolue fortement.

Notre décennie est celle de la parentalité positive ou bienveillante, qui interroge le modèle éducatif des générations précédentes. Sous la vague féministe, les modèles familiaux s’élargissent, le foyer se dévoile aussi paradoxalement comme un espace d’abus et de dominations.

Tous ces questionnements contemporains interrogent nos liens avec nos propres parents. Au quotidien, qui sont-ils pour nous? Quels genres de rapports développons-nous? Simples prédécesseurs sur le plan généalogique, prochains au sens biblique? Modèles, amis, repoussoirs? Dans Les Grandissants, où elle relit la parabole du fils prodigue, Marion Muller-Colard a cette formule unique: «Le père accueille comme son fils un homme qui sera toujours à connaître, puisque c’est ce que nous sommes les uns pour les autres: à connaître.» Je vous souhaite une relation filiale riche de découvertes perpétuelles!