A chaque religion sa retraite

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A chaque religion sa retraite

Religions
La retraite est une voie de réalisation spirituelle présente dans de nombreuses religions d’Orient et d’Occident. Musulmans, juifs et bouddhistes la pratiquent à leur manière.

JUDAÏSME: LE SHABBAT

Dieu dit: «Observe et souviens-toi du shabbat»

Le shabbat est communément traduit par «le jour du repos», lequel renvoie au repos de Dieu dans la Bible. Il commence le vendredi soir, dix-huit minutes après le coucher du soleil, et se termine le samedi soir, après l’apparition de trois étoiles dans le ciel. Pour les sages de la tradition juive, ce septième jour est celui de la création du repos, «menoukha» en hébreu, qui signifie aussi apaisement.

Chaque semaine, un grand nombre de juifs cessent toute activité – travailler mais aussi cuisiner, conduire ou utiliser un véhicule, allumer la lumière, écrire, acheter ou même téléphoner – le vendredi dès la tombée du jour… Le jour du shabbat est l’occasion de célébrer en famille, de vider son esprit des soucis et des devoirs matériels de la semaine, pour se plonger dans l’étude de la Torah et ainsi accueillir dans sa maison et dans son être «l’Oneg shabbat», soit le bien-être du shabbat.

Dans un monde où l’hyperactivité et l’hyperconnexion sont devenues la norme, ce jour du shabbat est un pilier fort de la vie juive, qui équilibre les semaines. Le shabbat correspond à une manière d’être et d’envisager le temps ainsi que sa relation à Dieu et aux autres.

BOUDDHISME: LA MÉDITATION

Le bouddhisme dit: «Deux choses participent à la connaissance: le silence tranquille et l’intériorité»

Selon la doctrine de Bouddha, le bouddhiste a la tâche de se livrer assidûment à la méditation. Ainsi pratiquée, cette dernière permet de se libérer des attaches de ce monde et de discerner les valeurs essentielles de l’existence. Cet état de lucidité ultime s’appelle le Nirvana, béatitude parfaite atteinte par la contemplation et l’ascétisme.

La retraite bouddhiste constitue l’ultime dévouement pour un pratiquant. Cette action lui permet de couper tous les liens avec le monde dans lequel il vit. Par cet acte, il fait preuve de dévotion et de détachement afin de réveiller le Bouddha qui est en lui. Il renonce au confort de son monde illusoire pour découvrir le vrai monde, sur les pas du Bouddha original.

Dans le détachement de ce qui lui est propre et nécessaire, le bouddhiste rencontre sa véritable quête de soi. Le luxe et les satisfactions de tous ordres apparaissent comme une pure illusion. Le seul détachement des liens de ce monde est source de bonheur. L’esprit libéré des illusions du monde, le bouddhiste peut dominer son esprit.

ISLAM: L'I'TIKAF

Le Coran dit: «Celui qui veut faire l’i’tikaf, qu’il le fasse les dix derniers jours du mois de Ramadan»

Jusqu’à sa mort, le prophète Mahomet entreprenait une retraite spirituelle, l’i’tikaf, pendant les dix derniers jours du mois de Ramadan, période durant laquelle les musulmans s’astreignent au jeûne strict entre le lever et le coucher du soleil. Dans la langue arabe, «i’tikaf» signifie «s’appliquer avec assiduité».

L’objectif de cette retraite est de s’offrir pleinement à la méditation et à l’adoration. Le jeûne est une condition de la retraite spirituelle et celle-ci doit se pratiquer dans une mosquée. Ascèse spirituelle, l’i’tikaf permet au croyant de s’arracher aux vicissitudes d’ici-bas pour tourner son âme vers Dieu. A cette occasion, il multiplie la récitation et la lecture du Coran et travaille à consolider sa foi. D’après la Sunna, recueil des règles et lois de Dieu prescrites au prophète Mahomet, toute personne en état d’i’tikaf demeure nuit et jour dans la mosquée. De surcroît, il ne peut rendre visite à un malade, accepter une invitation, subvenir aux besoins de sa famille, suivre les cortèges funèbres ou quitter la mosquée pour aller à son travail. Au fil des siècles, cette pratique de l’i’tikaf s’est perdue. Cependant, elle semble jouir de nouveau d’un regain d’intérêt important auprès des musulmans.