Une démission inattendue et politique au sein de la commission d'éthique des groupes de couture (CEGC) de la Grande Eglise Réformée Suisse (GERS/GEKS). Les précisions de notre rédaction.

V.K.* est membre de différentes instances des Eglises romandes et suisses depuis des années. C'est à la suite du dernier Synode de la GERS et du refus, majoritairement par les délégué·e·x·s outre-Sarine, de créer un poste de l'aumônerie du bord des lacs, qu'elle a pris une lourde décision.

En claquant la porte de la commission d'éthique des groupes de couture (CEGC), où elle est vice-trésorière, plus vieille instance de coopération au sein des Eglises réformées de Suisse, elle espère envoyer un signal clair. « Il est temps que les alémaniques réalisent que les Romands sont aussi des personnes et que notre opinion est légitime. En quittant cette instance, je proteste contre le choix inique de nos frères dans la foi alémaniques. »

Notre correspondant spécial auprès de la GERS a recueilli la réaction de la présidente, Irma Klein: « Wer isch das? Veronique? Ah, eine Welsch! Welchi Kommission? Ah, sie war Mitgliederin? Mir nehmä Chenntnis und wünschen ihr viu Erfo'g! »** C'est donc la stupeur qui semble dominer au sommet de l'instance faîtière réformée. Une telle réaction montre bien combien un acte aussi courageux va probablement avoir des conséquences lourdes et redonner du poids à la voix romande. Cela pourrait bouleverser le prochain Synode national, où l'accompagnement des personnes ayant trouvé la foi et l'ayant gardé est à l'ordre du jour et où le clivage entre francophones et germanophones semble énorme.

Côté romand, Charles Païen, président de l'Union des Eglises Romandes (UER) a réagit de la manière suivante: « J'ignorais que Madame Kaminisky était membre de cette instance. Son geste est sympa ». Ce soutien nettement affiché, chose assez rare dans les instances d'Eglise pour être souligné, confirme une volonté d'affirmation de la Romandie, qui n'aurait pas été possible sans cet acte sacrificiel dans la droite suite de Jésus.

Seul avis divergent: Karl Oswald, auteur réformé à succès. Pour lui, la démission de V.K.* est une erreur stratégique. D'une part, il ne comprend pas le choix d'abandonner un poste qui détient autant de pouvoir. Mais c'est surtout au nom du principe d'identité qu'il s'oppose à cet acte: « pourquoi vouloir essayer d'apporter des changements? Les choses sont bien comme elles sont, et on ne sait jamais quelles répercussions auront nos actions. » Réaction singulière de l'auteur du « Petit manuel de résistance au changement », déjà vendu à près de 100'000 exemplaires et dont les dates de dédicaces sont disponibles ailleurs sur notre site avec un code promo de 10%.

Contactée après ces réactions, V.K.* déclare « Je suis contente d'être soutenue par les têtes pensantes de nos institutions et de me voir considérée comme une force de changement pour l'Eglise et le monde. Porter sa croix à la suite du Christ, rien n'est plus beau pour moi! »

*Nom connu de la rédaction
** Traduction de notre rédaction « Qui ça? Veronique? Ah une vaudoise. Quelle commission? Ah, elle était membre? Nous prenons connaissance et lui souhaitons plein succès! »