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La pasteure est partie et les laïcs dansent

Me Hervé Bonnant, 87 ans, a organisé un culte sous forme de silent disco.
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Me Hervé Bonnant, 87 ans, a organisé un culte sous forme de silent disco.

La pasteure est partie et les laïcs dansent

22 mars 2023

C'est la fête dans la paroisse du Broc-en-Balais depuis que sa pasteure est en congé maternité. « Nous allons enfin pouvoir célébrer un culte nous-mêmes! » s'exclament les paroissien·ne·s.

Vous n'êtes pas content de votre pasteure? « Si, si, on l'adore ! Ses cultes sont magnifiques et profonds. Mais on est heureux qu'elle puisse avoir du temps pour elle et sa famille, sans se faire de soucis pour nous. » Les paroissiens assumeront donc l'organisation des cultes — à un rythme plus léger — pendant les mois qui viennent.

D'habitude, ce sont les collègues de la région qui se répartissent la charge supplémentaire de travail. Mais cette année c'est la pénurie: « entre les départs à la retraite et les burnouts, plus un ministre sérieux n'est disponible pour garantir le maintient de prestations de qualité qui font le succès de notre Eglise, » se désole le coordinateur régional, « la barque prend l'eau, je ne donne pas cher de notre peau. »

De leur côté, les paroissiens ne sont pas inquiets: « nous avons des ressources, vous savez? » Parfois un paroissien partage une réflexion biblique personnelle, parfois ils invitent un étudiant en théologie, parfois l'assemblée écoute une prédication trouvée sur internet. Surtout, ils valorisent les compétences spécifiques des uns et des autres. Dimanche passé par exemple, c'est une comédienne qui a entraîné l'assemblée dans une interprétation dansée du Psaume 37. « J'ai beaucoup aimé faire cela », confie-t-elle, « cela m'a permis de découvrir un texte biblique comme jamais auparavant. » Le dimanche précédent, c'est Me Bonnant, 87 ans, qui avait animé une célébration sous forme de silent disco avec ses cantiques préférés. « Heureusement que ce n'est pas tous les dimanches comme ça, » confie une paroissienne, « mais une fois de temps en temps c'est intéressant. »

L'exécutif de l'Église ne cache pas sa surprise: « nous nous préparions à recevoir une salve de lettres d'insultes et de menaces de la part des paroissiens, comme c'est généralement l'usage quand ils se retrouvent sans pasteurs. » Ils doivent maintenant écrire une lettre de félicitations à la paroisse, mais se sentent bien démunis: « nous n'avons aucune lettre type dans ce registre. »